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Médias numériques. Les podcasts à l’assaut

Les podcasts sont plus populaires que jamais, particulièrement auprès des jeunes. Mais qu’est-ce qui fait le succès de ces «petits-enfants de la radio»?

La production de podcast a considérablement augmenté. Les jeunes en sont les premiers consommateurs.

 Yvan Pierri

Yvan Pierri

15 octobre 2022 à 13:50

Temps de lecture : 1 min

Numérisation » En 2021, deux millions de podcasts pouvaient être trouvés sur la toile. Ce chiffre est une estimation du site internet podcastinsights.com, plateforme de lancement pour futurs podcasteurs. Défini par le Larousse comme une «émission de radio ou de télévision qu’un internaute peut télécharger et transférer sur un baladeur numérique», le podcast a connu lors de ces cinq dernières années une ascension fulgurante. Toujours selon podcastinsights.com, le nombre des podcasts aurait quadruplé depuis 2018. Même des médias traditionnels comme Le Temps ou la RTS s’y sont mis…

2 millions
Le nombre de podcasts en ligne selon podcastinsights.com

«On peut télécharger son podcast quand on veut et surtout, on peut le consommer comme on veut», explique Julian Maitra, ancien journaliste et chercheur au Département des sciences de la communication et des médias à l’Université de Fribourg. Contrairement à une émission télévisée ou radiophonique, les podcasts, flexibles, ne dépendent pas d’une grille de diffusion, ni d’un programme. Cet aspect semble particulièrement séduire les jeunes, à l’instar de Paulina Havran, étudiante de 22 ans à la Haute Ecole pédagogique: «Avec les podcasts, je peux choisir le contenu que je veux écouter. C’est vraiment cet aspect qui me plaît.»

«Avec les podcasts, je peux choisir le contenu que je veux écouter. C’est vraiment cet aspect qui me plaît.»
Paulina Havran, étudiante à la HEP

Portant sur de nombreuses thématiques attirant de fait un très large public, les podcasts deviennent pour les consommateurs assidus un rendez-vous apaisant qui comble les moments de vide: «J’ai toujours besoin d’un bruit de fond, même si je n’ai pas toujours besoin de concentrer mon attention dessus», sourit Paulina, qui écoute des podcasts à haute fréquence, soit quotidiennement.

L’économie de l’attention

Leonardo Gomez Mariaca, quant à lui, anime depuis 2021 son propre podcast, Politicus. Il en gère toutes les étapes de production. Son but? Valoriser la fonction de politicien et vulgariser la politique locale fribourgeoise. Cet étudiant en droit de 24 ans retient surtout de son expérience d’homme-orchestre un grand enrichissement individuel: «Je pense qu’il y a de toute façon une démarche très autocentrée dans le podcast. On parle de soi et de ses propres intérêts à des gens qui, idéalement, ont les mêmes passions…»

« Je pense qu’il y a de toute façon une démarche très autocentrée dans le podcast. On parle de soi et de ses propres intérêts à des gens qui, idéalement, ont les mêmes passions… »

D’un format généralement long et d’un contenu dense, ces émissions d’un nouveau genre représentent pour Julian Maitra une alternative dans le paysage médiatique: «Nous sommes tous les jours bombardés d’informations. Il y a une lutte constante pour capter l’attention de tout le monde.» Une telle surstimulation, via brèves et notifications, provoquerait une lassitude chez une grande partie des consommateurs: «Les gens ont parfois envie d’un traitement plus qualitatif et profond d’un sujet précis. En ce sens, les podcasts sont une chance pour les médias de qualité de produire du contenu intéressant pour leur public…» Un élément qui pèse certainement son poids dans le succès de ce que le chercheur surnomme volontiers «le petit-enfant de la radio».

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