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L’équipe leur manque

Les jeunes souffrent de l’isolement. Ceux qui pratiquent un sport stagnent faute de pouvoir suivre des entraînements avec leur coach

Yldrit Medziti (à gauche) et Diogo Tavares n’ont qu’un souhait: retrouver les entraînements sportifs en présentiel.

 Nastasia Jeanneret

Nastasia Jeanneret

8 février 2021 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Confinement » Enchaîner les Parcours Vita et les entraînements seul dans sa chambre, ce n’est pas toujours évident lorsque l’on est passionné de football, d’agrès ou d’arts martiaux. C’est pourtant ce à quoi ont été réduits nombre de jeunes sportifs depuis le printemps passé. «Ça m’impacte de ne pas pouvoir faire le sport que j’aime. Ce qui me manque, ce sont les engins: les anneaux, le trampoline», explique Céline, 22 ans, gymnaste à La Combert.

La suppression des entraînements en équipe semble aussi laisser un vide chez les jeunes amateurs de sport collectif: «Ce n’est pas pareil de s’entraîner seul. On n’est pas sur le terrain, il n’y a pas l’adversaire qui nous dérange. Et puis on a besoin de nos coéquipiers pour créer des automatismes», confie Diogo, footballeur au FC Richemond, âgé de 18 ans. Son collègue Yldrit, 18 ans, dresse le même constat: «Ce qui manque c’est le contact, les duels. C’est un élément essentiel.»

«Ce n’est pas pareil de s’entraîner seul» Diogo, footballeur au FC Richemond

Coaching 2.0

Mattia Piffaretti, psychologue spécialiste en psychologie du sport et lecteur à la Faculté de médecine de l’Université de Fribourg, observe ce manque de lien social. Selon lui, la première vague a généralement été plus difficile à vivre pour les sportifs d’équipe, car leur motivation se baserait davantage sur des aspects sociaux et interactifs plutôt que sur une motivation intrinsèque. «Lors de la deuxième vague, j’ai observé un phénomène de fatigue mentale chez ceux qui avaient survécu à la première. Un sentiment d’isolement et de perte de lien», indique-t-il. 

L’arrêt de l’entraînement en présentiel touche à des relations parfois très fortes, comme en témoigne Lauritz, 29 ans, qui pratique le taekwondo au Dojang à Marly. Le jeune homme évoque Dieu Song, son maître: «Si j’ai choisi le taekwondo, c’est surtout parce que j’ai senti un bon lien avec le coach, confie-t-il. Ce lien-là me manque.»

De plus, sans coéquipiers et sans coach, difficile de progresser. S’il loue les efforts réalisés en ce sens, Lauritz estime que la visioconférence ne règle pas le problème puisqu’elle ne permet pas la correction détaillée des mouvements. «Ça me saoule de stagner à ce niveau-là. Pour progresser, tu as vraiment besoin de coaching en présentiel», défend-il. Comme l’exprime Diogo, cette stagnation prendrait d’autant plus d’ampleur chez celles et ceux qui visent une carrière professionnelle, puisque chaque semaine d’arrêt est un frein à l’atteinte de leurs objectifs.

Envie de continuer

Cependant, malgré ces difficultés, les jeunes sportifs ne se laissent pas abattre et leur mental de fer leur permet de rester positifs et motivés. Céline est catégorique: «Je n’ai pas du tout envie d’arrêter, parce que j’ai trop hâte d’y retourner! J’ai toujours adoré ce sport, je me sens bien en faisant ça! Alors tant que je peux y aller, j’ai envie de continuer.»

Mattia Piffaretti propose des formations gratuites en lien avec la psychologie du sport, inscription par mail mattia@actsport.ch

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