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Clem Chuat. La photographie pour questionner l’image sociale

Stagiaire au Tremplin à Fribourg, Benhur Spaetig a imaginé une exposition photo pour dépasser la stigmatisation et mettre en évidence l’humain.

Benhur (deuxième depuis la gauche) capturé par la photographe de l’exposition du Tremplin.

18 juillet 2022 à 17:39

Coup de cœur » Le 16 mai dernier, le Tremplin était en effervescence. Ils étaient une soixantaine, rassemblés sous le flash de Muriel Florence Rieben. Le projet de Benhur Spaetig, 28 ans, Rendre à l’humain sa place de citoyen·ne prenait vie. «Par cette séance photo, je souhaite montrer que tout homme et femme est citoyen au même titre que les autres, note l’étudiant en travail social. On ne peut différencier les personnes définies comme en marge de la société et les autres sur leur physique.»

En 2007, les artistes JR et Marco, dans leur projet Face2Face, avaient affiché des photos de visages de Palestiniens et Israéliens dans les zones de séparation entre les deux peuples. Le but était de montrer que tous étaient égaux et qu’on ne pouvait les différencier. «J’avais beaucoup de mal à différencier les bénéficiaires et les employés en commençant mon stage au Tremplin. Je me suis dit que ce serait intéressant de mettre en place un projet similaire à celui de JR et Marco. Le but serait de démonter la stigmatisation dont sont victimes les bénéficiaires afin de voir l’humain avant tout», explique Benhur.

Après avoir rencontré plusieurs photographes, il a fini par trouver Muriel Florence Rieben, dont l’esthétique photographique était en phase avec les valeurs du Tremplin. Il a ensuite motivé une quinzaine de bénéficiaires de la fondation à participer au shooting. Le jour J, une soixantaine de membres étaient présents. «J’ai vu des participants joyeux et motivés qui avaient repris possession de leur corps et de leur personnalité», précise Benhur. De plus, des liens se sont vite créés avec la photographe, ce qui lui a permis de s’inspirer des valeurs du Tremplin pour les mettre en valeur.

Ce projet semble aussi avoir fait du bien aux bénéficiaires du Tremplin: alors que certains disaient n’être «que des drogués», ils ont pu faire évoluer leur vision d’eux-mêmes au cours du projet.

Le vernissage aura lieu le 21 juillet dès 17 h au Tremplin. L’exposition, qui restera quelque temps, est ouverte à toute personne intéressée. 

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