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«Aller au-delà des clichés»

L’Etat de Fribourg prend la lutte contre le racisme à l’école très au sérieux


 Kim de Gottrau

Kim de Gottrau

19 juin 2018 à 04:01

Education »   Vingt-quatre pour cent des enfants et des jeunes de moins de 25 ans résidant dans le canton sont de nationalité étrangère, selon des statistiques de 2016 de l’Etat de Fribourg. «La réalité de la diversité culturelle est présente», remarque Lisa Wyss, collaboratrice scientifique au Bureau de l’intégration des migrants et de la prévention du racisme (IMR). Cette diversité peut renforcer certains conflits liés à la discrimination raciale. Par conséquent, la prévention du racisme est inscrite dans le Programme d’intégration cantonal 2018-2021. Dans ce cadre, des projets en lien avec la thématique, dont le film Le regard de l’autre de Stéphane Boschung, tourné en 2017 au CO de Bulle, peuvent être subventionnés.

Parallèlement au tournage, «on a discuté de la nécessité de créer un dossier pédagogique», explique Lisa Wyss. Le court-métrage permet la réflexion en abordant entre autres les actes racistes, les préjugés, les frontières de l’humour et le courage civique. «Il y a aussi le phénomène des réseaux sociaux, qui permettent de raviver le conflit», note André Zamofing, travailleur social au CO de La Tour-de-Trême.

De réels besoins

L’outil pédagogique, élaboré conjointement par le service Se respecter (un service cantonal qui œuvre dans la prévention du racisme) et REPER, avec le soutien de l’IMR et de la Direction de l’instruction publique, de la culture et du sport, a déjà été présenté aux personnes actives dans la médiation et le travail social en milieu scolaire. Il pourra être utilisé dans les écoles secondaires francophones dès cet automne. Il a pour but de former au courage civique et de promouvoir une éducation antiraciste qui inclut aussi les notions de rapports de pouvoir et de racisme institutionnalisé.

Les outils liés à la prévention du racisme étant peu développés dans le Plan d’études romand, André Zamofing souligne l’importance du dossier à venir. Il a collaboré l’année passée au CO de La Tour à l’organisation d’une journée pédagogique pour tous les élèves, marquée par la projection de Le Regard de l’autre. Certains jeunes impliqués dans des bagarres entre des groupes aux identités culturelles différentes ont ensuite suivi des thérapies sociales avec Guy Barras, travailleur social en formation. Il s’agissait de «retrouver une communication saine et sans préjugés», dit-il. Kevin*, 14 ans, qui a participé aux thérapies sociales, trouve important que tous les élèves visionnent le film en début d’année scolaire, mais pense que le dossier pédagogique ne devrait concerner que les adolescents impliqués dans des actes racistes: «Les exercices pourraient les calmer et leur apprendre à passer outre.» Au contraire, Edge*, 16 ans, un autre élève ayant pris part aux thérapies sociales, estime que les fiches pédagogiques seraient utiles à tous: «Il y a du racisme dans presque toutes les classes, alors les exercices pourraient aider les élèves à aller au-delà des clichés.»

*Prénoms d’emprunt

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