Récit sportif. L'orgasme mexicain de Bernard Challandes

Récit sportif (2/6) » Des écrivains, sportifs ou journalistes se remémorent l’un de leurs plus beaux souvenirs sportifs. En collaboration avec les éditions Cousu Mouche, la démarche Rien de plus fort se poursuit avec l’ancien sélectionneur du Kosovo.

Mexico, stade Azteca, 22 juin 1986, quart de finale de la Coupe du monde, Angleterre-Argentine. Dans cette colossale arène, aux côtés de 89 999 autres spectateurs chanceux qui pourront dire à leurs enfants ou petits-enfants «j’y étais», je me prépare à vivre le match du siècle. Sans le savoir bien sûr, puisque l’imprévisibilité appartient à l’essence même du football. L’Albiceleste de Maradona affronte l’Angleterre de Lineker. Un simple match de football? Oh que non, car, ne l’oublions pas, quatre ans auparavant, le Royaume-Uni a humilié l’Argentine militairement lors de la guerre des Malouines.

Temps de revanche. D’ailleurs, Maradona, dans son livre, Mi Mundial, mi verdad – Mon Mondial, ma vérité –, avoue se sentir en mission; lui et ses coéquipiers de la sélection veulent rendre hommage aux soldats morts sur les plages de ce petit archipel de l’Atlantique Sud. Ainsi tout est rassemblé pour lever des émotions intenses.