Le cheval qui fait tradition
A Saignelégier, rencontre avec Vaillant, l’étalon à l’origine de la race des franches-montagnes
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Jessica Dubois
12 juillet 2021 à 04:01
Helvètes à poils (1/6) » L’Australie et son kangourou. Le Pérou et son lama. La Suisse aussi a ses animaux de cartes postales. Rencontre avec six Suisses aussi sympathiques que charismatiques.
Retracer l’histoire des chevaux franches-montagnes, c’est vibrer au pas des sabots de Vaillant, l’étalon à l’origine de la seule race typiquement suisse. L’histoire de Vaillant, né en 1891, fait encore la fierté des amoureux jurassiens des chevaux, et notamment celle de Vincent Wermeille, arrière-petit-fils de Paul Wermeille, propriétaire du fameux étalon. Dans sa ferme de Saignelégier, celui qui est aussi maire de la commune conserve de précieux trésors des débuts de la race des franches-montagnes.
L’ancien atelier de réparation d’attelages de son grand-père est désormais un lieu de mémoire dédié à cette race, baptisé «Espace Vaillant». Le plus ancien document date de 1796. Au mur, des photos des principaux descendants de Vaillant, mais aussi d’Imprévu, l’autre étalon – importé de France en 1889 – considéré comme fondateur du franches-montagnes. Un «arbre généalogique» que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde du cheval.
«C’est à partir de l’époque de Vaillant qu’existent des écrits et des photos sur les descendances des chevaux de notre région. Jusque-là, il n’y avait en général qu’une trace orale ou un bout de papier pour indiquer l’origine. Et vu qu’il y avait très peu de traces, on avait affaire à des problèmes de consanguinité», explique Vincent Wermeille. «Le premier livre généalogique date des années 1920, on en était à ce moment-là déjà à la 4e ou la 5e génération. Mais il est apparu que les fils de Vaillant étaient très recherchés. Il fallait savoir d’où il venait.»
Archives vivantes
«Le franches-montagnes est un cheval qui fait partie de la tradition, du pays, de la région, on n’a jamais pensé à avoir autre chose, on a toujours baigné là-dedans. Mais il faut avoir de l’intérêt, du temps et de la passion. L’histoire du cheval des Franches-Montagnes fait partie de nous, mais il ne faut pas seulement garder des archives, il faut aussi des archives vivantes», insiste Vincent Wermeille.
Cette année, la deuxième sans Marché-Concours, est difficile pour les Francs-Montagnards. «La passion du cheval, ça fait partie des gens ici. Ne pas pouvoir faire de courses, ne pas pouvoir montrer ses poulains, c’est difficile et ça prouve l’attachement fort de toute une région pour le maintien du franches-montagnes. Il fait partie du pays, il fait partie de nous.»
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