Interview. «Une bonne partie de la population mondiale est renvoyée à l’animalité»
Les espèces animales existent d’abord par l’usage qu’en font les humains. La sociologue Kaoutar Harchi raconte les liens entre le spécisme et l’animalisation, base du racisme et du sexisme.
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Dominique Hartmann
Aujourd’hui à 10:59, mis à jour à 12:10
«Les animaux sont eux-mêmes, certes, mais aussi ce que nous faisons d’eux.» Dans Ainsi l’animal et nous, la sociologue et autrice Kaoutar Harchi dépeint la fresque des rapports que les êtres humains entretiennent avec les animaux, à l’aide d’exemples éloquents tirés de l’histoire de la colonisation, de l’esclavagisme ou du capitalisme. Ou encore de l’anthropologie physique avec ce récit bouleversant de l’exposition intime de la Boschimane Saartjie, au XIXe siècle, «scène historique de la déshumanisation du sexe féminin noir» et de l’expulsion des femmes non blanches de la communauté morale.
- Kaoutar Harchi, Ainsi l’animal et nous, Ed. Actes Sud, 320 pp.