Bande de Gaza. UNRWA, 75 ans d’assistance humanitaire aux Palestiniens
L’agence onusienne, qui est une bouée de sauvetage vitale pour plus de 1,6 million de réfugiés dans la bande de Gaza, est vivement critiquée par Israël.
A lui seul, l’UNRWA symbolise la singularité de la situation des réfugiés palestiniens. Les Nations Unies ont en effet décidé de leur dédier une agence, quand une autre structure, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), s’occupe d’apporter un soutien aux autres personnes réfugiées à travers le monde.
L’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) est né en 1949, au lendemain de la guerre israélo-arabe. Un conflit issu du partage de la Palestine en 1947, puis de la fondation de l’Etat d’Israël en 1948, et qui s’est accompagné de l’exode de centaines de milliers de Palestiniens vers les pays arabes voisins.
En conséquence, le 8 décembre 1949, l’Assemblée générale des Nations Unies votait une résolution destinée à mettre en œuvre des programmes directs d’assistance humanitaire et de protection en faveur des réfugiés de Palestine. Elle entérinait ainsi la création de l’UNRWA. En parallèle, l’ONU adoptait une résolution érigeant le principe d’un droit au retour des réfugiés dans leur foyer. Mais ce droit reste non appliqué.
Cinq millions de réfugiés
Le nombre de réfugiés palestiniens enregistrés auprès de l’UNRWA, qui tournait autour des 726 000 en 1950, a depuis été multiplié par sept, puisqu’il dépasse les cinq millions aujourd’hui. Ces réfugiés sont répartis dans 58 camps, situés dans la bande de Gaza, en Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est), mais aussi en Jordanie, au Liban et en Syrie. L’UNRWA emploie près de 30 000 Palestiniens pour répondre aux besoins civiques et humanitaires des réfugiés.
A Gaza en particulier, la zone dont on parle le plus depuis l’attaque du 7 octobre, l’UNRWA fournit habituellement une assistance humanitaire à plus de 1,6 million de réfugiés. Un soutien largement menacé aujourd’hui par les destructions induites par les bombardements et les difficultés à acheminer sur place l’aide humanitaire. L’UNRWA paie le prix fort de la guerre: sur les 13 000 personnes qu’il emploie à Gaza, dont une très large majorité a elle-même le statut de réfugié, le décès de 156 d’entre elles a déjà été officialisé, d’après le dernier point de situation de l’agence (10 février). Plus de 150 installations de l’agence ont été endommagées. Seuls six dispensaires sur 23 sont encore opérationnels.
«J’ai déjà assisté à de nombreuses guerres à Gaza, mais je n’avais jamais vu une telle ampleur, comme celle de cette tragédie. C’est une nouvelle Nakba (la «catastrophe» de 1948, ndlr) pour les Palestiniens. Que vous soyez un membre du public ou un employé de l’UNRWA, la situation est la même. Nous sommes déplacés et vivons dans des abris. C’est un sentiment que moi et d’autres collègues n’avons jamais ressenti auparavant à Gaza», témoigne Adnan Abu Hasna, conseiller média à l’UNRWA. Et de confier: «Tout le monde est en état de choc.»
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