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Évasion

Gili Air, l’île du temps suspendu

Entre Bali et Lombok, la minuscule île de Gili Air est un reposant condensé d’Indonésie


 Sophie Gremaud

Sophie Gremaud

2 août 2022 à 15:33

Asie » Trois minuscules péninsules, comme autant de points de suspension, où le temps même semble s’arrêter. Les îles Gili ponctuent la mer de Bali au large de la côte nord-ouest de Lombok, en Indonésie. Le nom des trois îlots, bien qu’on y sourie sans cesse, ne doit rien aux chatouilles. Cette appellation est en réalité un abus de langage, puisque gili signifie île en sasak. Comme un trio de sœurs, chacune a sa personnalité. Il y a d’abord Gili Trawagan, la fêtarde. A sa droite, Gili Meno, la romantique. Enfin tout à l’est, et c’est là que nous faisons halte, Gili Air, bon compromis, qui combine le meilleur de ses deux voisines. Un condensé d’Indonésie, la frénésie en moins.

Six kilomètres carrés, cinq kilomètres de circonférence, et il n’en faut pas plus. Car quand l’espace est restreint, le temps s’allonge. Sur Gili Air, l’espace-temps est altéré. N’en déplaise aux hyperactifs, ce tempo se révèle libérateur, propice aux longues conversations, aux épais bouquins et aux lourdes siestes. Sur un territoire étriqué, pas de perte de temps à faire son choix parmi un éventail de restaurants, à prendre les transports ou à se rendre au supermarché à l’autre bout de la ville. Tout est accessible à moins d’une vingtaine de minutes de marche, quelques coups de pédales ou trots de carriole à cheval. Car sur l’île, les véhicules motorisés sont interdits. A l’exception de quelques scooters électriques conduits par des locaux, les rues sont dépouillées de trafic. Et en dehors des artères principales qui serpentent depuis le débarcadère, c’est les pieds dans le sable que l’on chemine.

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