Biodiversité. Quand une invasion de papillons s’accompagne d’une perte de gènes
La piéride de l’ibéride, un papillon diurne, se propage de manière invasive dans toute l’Europe. Selon une étude bâloise, cette invasion s’est accompagnée d’une perte génétique importante au sein de l’espèce.
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ATS
25 septembre 2024 à 15:10, mis à jour le 9 octobre 2024 à 11:37
Une grande partie du patrimoine génétique d’origine des populations locales de ce papillon a été remplacée par celui de la population qui s’est propagée, a indiqué mercredi l'Université de Bâle. Les différents individus sont donc beaucoup plus semblables génétiquement qu’avant le début de l’expansion.
L’équipe de Daniel Berner est parvenue à cette conclusion en comparant des papillons actuels avec des spécimens de musée, selon ces travaux publiés dans la revue Current Biology.
La diversité génétique au sein d’une espèce est une mesure importante pour les experts, car les espèces présentant une plus grande diversité génétique sont plus résistantes aux maladies, peuvent mieux s’adapter à des conditions environnementales changeantes et maintiennent ainsi généralement des populations plus stables à long terme.
Une expansion depuis 2005
Toutefois, grâce à leur forte propagation, les piérides de l’ibéride sont désormais beaucoup plus nombreuses, ce qui réduit leur risque d’extinction. Il y a quelques années, il n’existait que quelques faibles populations locales de ces petits papillons blancs en Valais et au Tessin.
Au nord des Alpes, l’espèce n’était guère présente, mais depuis 2005, elle se propage fortement. Comme elle utilise des habitats largement aménagés par l’humain, il ne faut pas s’attendre à une concurrence avec les papillons indigènes, notent encore les auteurs.