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Société

Ce minuscule reflet de notre univers

Les micro-organismes sont d’excellents indicateurs de l’état de pollution de nos cours d’eau


 Gilles Labarthe

Gilles Labarthe

11 janvier 2021 à 19:37

Temps de lecture : 1 min

Environnement » Il ressemble à une minuscule crevette, d’à peine un centimètre… et pourtant, il nous en dit long sur des enjeux majeurs, tels que l’état de santé de notre planète et de nos ressources aquatiques en particulier. Le gammare des ruisseaux (Gammarus fossarum, de son nom latin, ou «crabe des fossés») vient d’être nommé début janvier «ambassadeur des cours d’eau propres et diversifiés» par Pro Natura, en 2021. L’ONG rappelle que «la présence de nombreux gammares révèle la bonne santé d’un cours d’eau». Sa sensibilité à la pollution en fait un excellent indicateur pour les chercheurs, tandis que les traces régulières de pesticides et autres produits neurotoxiques dans les cours d’eau et jusque dans les eaux potables en Suisse romande défraient régulièrement la chronique. Le peuple suisse sera appelé à voter le 13 juin prochain sur l’initiative populaire fédérale «Pour une eau potable propre et une alimentation saine – Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique» (voir ci-dessous). Interview de Fabian Soltermann, en charge de mesures de pollution à la section Qualité des eaux à l’Office fédéral de l’environnement-OFEV.

Les études de l’OFEV se basent-elles aussi sur l’observation des gammares?

Fabian Soltermann: Oui, le gammare fait partie des minuscules animaux que nous observons pour évaluer la qualité des eaux, parmi d’autres indicateurs tels des petits organismes aquatiques visibles à l’œil nu ou les diatomées (embranchements de microalgues unicellulaires brunes, ndlr). Ces organismes ne réagissent pas seulement à la pollution des eaux mais aussi à des atteintes à la structure des cours d’eau, comme des écluses ou la correction d’un cours d’eau, par exemple.

Les rapports sur l’état des rivières et cours d’eau au niveau national montrent la nature et l’ampleur de la pollution de l’eau par les biocides et les produits phytosanitaires. Le dernier remonte à 2016. Et depuis?

Nous n’avons pas publié d’autre rapport au niveau national depuis, mais des études un peu plus détaillées, après des campagnes de mesures réalisées dans le cadre de NAWA (Observation nationale de la qualité des eaux de surfaces, ndlr) en 2015, 2017 et 2018, avec les cantons et des mandats réalisés par l’Eawag (Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau) et au Centre Ecotox. Pour Fribourg, certaines mesures concernaient entre autres le Bainoz (Broye).

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