Bonjour, un accueillant patronyme dominant à Lignières

Drôles de noms (3/5) » «Bonjour!» «Bonjour, quel est votre nom?» «Bonjour.» «Oui, oui, bonjour… mais comment vous appelez-vous?» «Eh bien Bonjour!» Voici comment s’amorcent nombre de conversations lorsque l’on s’appelle Bonjour. Claude-Alain Bonjour s’est toujours amusé de ce genre de quiproquo et en a même fait sa marque de fabrique. «J’abordais souvent mes nouveaux clients de cette façon», plaisante cet entrepreneur retraité.

Claude-Alain est un personnage à Lignières. Dans cette commune du littoral neuchâtelois, où Bonjour parade au sommet du top cinq des noms de famille les plus fréquents, certains le surnomment «le Patriarche». «Pourtant, je ne suis de loin pas le plus vieux!» Toujours est-il qu’il a de l’influence. Quand nous lui avons lancé le défi de rassembler un maximum de Bonjour pour un portrait de famille, en pleines vacances d’été, il était clairement l’homme de la situation.

Les secrets de l’arbre

Dix-huit Lignièrois et Lignièroises porteurs du nom Bonjour ont répondu à l’appel du Patriarche. Entre enthousiasme et curiosité, ils se sont réunis dans son jardin, dimanche matin 23 juillet. L’occasion pour les membres de cette famille plus ou moins éloignés de se retrouver et d’en apprendre plus sur leurs origines. Assis à la table de la terrasse, un homme semble en connaître un rayon sur les Bonjour.

«Toi, Christian, tu es le cousin au troisième degré de Claude-Alain.» Derrière son ordinateur, Nicolas Junod, généalogiste passionné des familles du village, livre à l’assemblée les secrets de l’arbre généalogique qu’il alimente depuis 30 ans. «Ce programme informatique référence 221’000 personnes. Il indique par exemple que Claude-Alain a 12’250 cousins de sang», explique ce natif de Lausanne, revenu à Lignières, sa commune d’origine, pour enquêter sur ses racines.

Une confrérie d’entraide

Il s’intéresse particulièrement aux familles Junod et Bonjour qui se sont alliées au sein d’une confrérie en 1791. «Ces familles paysannes ont décidé de créer un fonds, et une confrérie pour le gérer, afin de mettre en commun leurs bénéfices réalisés lors des bonnes récoltes et ainsi survivre aux mauvaises années. Un système de soutien mutuel qui permettait également d’accorder aux membres des prêts hypothécaires à faible taux, raconte Nicolas. La confrérie Bonjour-Junod est encore active aujourd’hui. Nous sommes une vingtaine de membres, dont les deux tiers sont des Bonjour, à nous retrouver chaque année en janvier, à l’Hôtel de Commune, comme le veut la tradition.»