1 avril 2021 à 04:01
Pas de quotas pour le Service de l’enfance et de la jeunesse (SEJ) a décidé le Grand Conseil grâce à sa majorité de droite (LL du 26.3), à la suite d’une motion déposée par deux élus PS qui souhaitent rendre le travail des intervenants en protection de l’enfance (IPE) vivable et améliorer la qualité de leur accompagnement auprès des enfants qui en ont besoin.
Au lieu de quotas, une proposition issue de l’analyse menée et qui ressemble à de l’enfumage: «Intensifier la communication interne et renforcer la collaboration avec les partenaires externes.» Cela veut dire que, pour accompagner dignement les enfants et les familles sans surcharger les IPE, il faut communiquer plus à l’interne et collaborer mieux avec l’externe. De qui se moque-t-on?
En tant qu’éducateur dans une institution fribourgeoise, je suis amené chaque jour à collaborer avec les IPE du SEJ. Ce sont, le plus souvent, des personnes sur qui nous pouvons compter et notre collaboration est déjà très forte. Cependant, nous remarquons depuis quelques années que les IPE ont de moins en moins de temps disponible pour venir voir les jeunes et les enfants placés en institution ou se rendre dans les familles qui en ont besoin pour «tisser et maintenir un lien fort».
Leur surcharge de travail est telle qu’ils et elles sont forcés d’aller vers le plus urgent. Or, pour un enfant et pour sa famille, connaître et avoir confiance en l’IPE qui les accompagne est primordial pour construire un avenir durable. Ce ne sont pas des dossiers, ce sont des personnes. Or, quand le nombre d’enfants suivis par un ou une IPE est trop élevé par rapport à son temps de travail, les personnes deviennent des dossiers. Vive le capitalisme!
Sébastien Peiry Folly,
Fribourg
Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus
