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Proche-Orient. Après Haïfa, le Hezbollah menace Israël de nouvelles attaques

Le Hezbollah libanais a menacé lundi Israël de nouvelles attaques en cas de poursuite de son offensive au Liban, au lendemain d’une frappe de drone ayant tué quatre soldats israéliens sur une base militaire au sud de la ville de Haïfa.

Des soldats israéliens sortent d’un tunnel que, selon l’armée, les militants du Hamas ont utilisé pour attaquer le point de passage d’Erez dans le nord de la bande de Gaza.KEYSTONE/AP/Ariel Schalit

ATS
AFP

ATS et AFP

14 octobre 2024 à 06:00, mis à jour à 16:46

Temps de lecture : 3 min

Il s’agit de la frappe la plus meurtrière en Israël depuis que le mouvement chiite armé et Israël sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre. Le chef d'Etat major israélien Herzi Halevi a parlé d’une attaque «douloureuse».

Soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien, le Hezbollah a averti que cette attaque était un «avant-goût» de ce qui attend Israël si ce pays poursuit ses opérations militaires au Liban.

L’armée israélienne a fait état de quatre soldats tués et de sept militaires blessés sur un camp d’entraînement à Binyamina, au sud de Haïfa, grande ville du nord d’Israël.

Des dizaines de missiles

Une source militaire a indiqué à l’AFP que la frappe, menée par un drone dimanche soir, avait touché le réfectoire de la base militaire. Selon United Hatzalah, une organisation de secouristes bénévoles, l’attaque a blessé plus de 60 personnes.

Le Hezbollah a indiqué que ses combattants avaient tiré «une escadrille de drones explosifs» sur un camp d’entraînement. Il a parlé d’une «opération complexe», disant avoir lancé simultanément des dizaines de missiles dans les régions de Nahariya et Acre dans le but de «distraire les systèmes de défense aérienne israéliens».

Les drones sont parvenus à «contourner» les radars israéliens et «atteindre leur cible», selon le mouvement.

«Violations choquantes»

Dans le sud du Liban, où Israël a lancé une offensive terrestre le 30 septembre, le Hezbollah a affirmé que ses combattants avaient tiré tôt lundi des obus sur des troupes israéliennes qui tentaient une «infiltration» dans le secteur frontalier.

Il avait dit dimanche combattre «à l’arme automatique» et avec des «roquettes» des soldats israéliens dans au moins quatre villages et dit avoir capturé un combattant du Hezbollah dans un tunnel dans le sud du Liban.

Après avoir affaibli le Hamas palestinien à Gaza, Israël a déplacé le front de la guerre au Liban, disant vouloir permettre le retour dans le nord du pays de quelque 60.000 habitants, déplacés par les tirs de roquettes menés depuis un an par le Hezbollah en soutien au Hamas.

Le ministère de la Santé libanais a fait état dimanche de 51 personnes tuées la veille dans des frappes israéliennes au Liban, portant à plus de 1300 le nombre de morts dans le pays depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP. L’ONU a recensé près de 700’000 déplacés depuis cette date.

Selon l’agence de presse officielle libanaise ANI, l’aviation israélienne a intensifié dimanche ses frappes sur des villages du sud du Liban.

La force de paix de l’ONU au Liban, Finul, a pour sa part dénoncé des «violations choquantes» israéliennes contre ses positions dans le sud du pays, après avoir fustigé vendredi des tirs israéliens «répétés» les visant, provoquant un tollé diplomatique.

Elle a fait état d’une entrée «en force» dimanche matin de deux chars israéliens dans une de ses positions. L’armée israélienne a indiqué qu’un de ses chars «qui tentait d’évacuer des soldats blessés» avait «percuté un poste de la Finul».

«Des crimes de guerre»

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait auparavant exhorté l’ONU à retirer «tout de suite» la Finul des zones de combats.

Des «attaques» contre des Casques bleus peuvent être constitutives de «crimes de guerre», a mis en garde dimanche le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Quinze victimes à Gaza

Dans la bande de Gaza, la Défense civile locale a indiqué dimanche soir qu’un bombardement israélien sur une école transformée en centre d’hébergement pour les Palestiniens déplacés avait tué au moins 15 personnes, «dont des enfants» et «des familles entières» dans le camp de Nuseirat (centre). L’attaque a aussi fait «50 blessés», selon cette organisation.

Par ailleurs, l’armée israélienne a annoncé tôt lundi avoir effectué une frappe visant un «centre de commandement et de contrôle, qui se trouvait à l’intérieur d’un complexe qui servait auparavant d’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa» dans la ville de Deir el-Balah (centre).

Le porte-parole de la Défense civile a fait état de quatre morts et de nombreux blessés, en précisant que c’était la septième fois qu’une attaque touchait des «tentes pour les personnes déplacées à l’intérieur» de cet hôpital.