Ukraine. Kiev revendique une "attaque massive" en Russie, mine à l'arrêt
L'Ukraine a affirmé mardi avoir mené au cours de la nuit l'attaque "la plus massive" de la guerre contre des installations militaires et industrielles dans plusieurs régions de Russie. Selon Moscou, elle a notamment utilisé des missiles occidentaux.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 08:21, mis à jour à 17:57
Les forces ukrainiennes ont multiplié ces derniers mois les attaques aériennes contre des dépôts de carburant, des raffineries et des sites militaires en Russie pour entraver la logistique des forces russes qui combattent en territoire ukrainien.
"Les forces de la défense ukrainiennes ont effectué les frappes les plus massives contre des cibles militaires (...) à distance de 200 à 1100 kilomètres en profondeur en Russie", s'est félicité l'état-major ukrainien.
Dépôt de pétrole touché
Selon cette source, les frappes ont touché "avec succès" un dépôt de pétrole à Engels, qui avait déjà été visé le 8 janvier, provoquant alors un incendie de cinq jours dans lequel avaient péri deux pompiers russes.
Autre cible: l'usine chimique de Seltso, dans la région de Briansk, qui produit selon Kiev des composants pour l'artillerie, les lance-roquettes multiples, l'aviation et les missiles.
Selon le ministère russe de la Défense, cette frappe ukrainienne a été menée à l'aide de six missiles américain ATACMS et six missiles britanniques Storm Shadow. Il a assuré que tous les projectiles ont été abattus sans faire de victime.
Or, la Russie a promis une réplique systématique à toute frappe de missiles occidentaux sur son territoire, et a menacé de prendre pour cible le centre de Kiev ou encore d'utiliser son nouveau missile hypersonique expérimental Orechnik.
Raffineries et usines frappées
"Des missiles ont touché directement le site" et provoqué "un important incendie", a de son côté assuré une source au sein du service ukrainien de sécurité (SBU).
Elle a aussi cité des frappes sur une usine chimique dans la région de Toula, un dépôt de munitions sur un aérodrome d'Engels, dans la région de Saratov, et une raffinerie de pétrole dans cette même région.
Les autorités locales russes ont aussi rapporté une attaque ukrainienne dans la banlieue de Kazan, chef-lieu du Tatarstan, où "une citerne de gaz a pris feu", et dans la région de Saratov, située à environ 700 kilomètres au sud-est de Moscou, où "deux entreprises industrielles ont été endommagées" à la suite d'une "attaque massive de drones".
Un responsable ukrainien, Andriï Kovalenko, a moqué sur Telegram les "lacunes du système de défense antiaérienne russe". "Raffineries de pétrole, dépôts pétroliers, usines produisant des composants d'armes, autant d'éléments sans lesquels l'armée russe ne pourra pas combattre de manière intensive", a-t-il assuré.
L'Europe va "renforcer" sa coopération
Kiev et Moscou ont intensifié leurs frappes ces derniers mois et veulent améliorer leurs positions avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump lundi prochain, le président américain élu ayant dit vouloir oeuvrer à arrêter la guerre dès sa prise de fonction.
Depuis Kiev, le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, a dit mardi que l'Europe allait "renforcer" sa coopération en matière de défense face aux "menaces" actuelles et l'incertitude engendrée par le retour de l'imprévisible dirigeant américain.
La mine de Pokrovsk à l'arrêt
Sur le front, illustration de la poussée russe, l'importante mine de Pokrovsk, la dernière de coke sous contrôle ukrainien, a été mise à l'arrêt "en raison de la détérioration de la situation sécuritaire", a annoncé le groupe propriétaire Metinvest.
Située à Pokrovsk, noeud logistique de l'armée ukrainienne et cible des assauts russes, c'est la seule mine sous contrôle de Kiev à produire du coke, un charbon nécessaire à la fabrication de l'acier, deuxième produit d'exportation ukrainien.
La suspension de ses activités est donc une mauvaise nouvelle pour l'économie de Kiev, déjà ravagée par la guerre.
Importance stratégique
La ville de Pokrovsk revêt également une importance stratégique pour les forces de Kiev car elle se situe à un carrefour ferroviaire et routier, sur l'axe E50 qui relie l'est du pays à la grande ville centrale de Dnipro, plus loin du front.
Ailleurs dans l'Est, les forces russes poursuivent leur travail de sape pour grignoter du terrain face à une armée ukrainienne en difficulté. Elles ont revendiqué mardi la prise de deux villages, Terny et Neskoutchné, qui avaient été libérés par les troupes ukrainiennes d'une première occupation russe respectivement en octobre 2022 et juin 2023.