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Vaud

En appel, Alain Soral se défend à nouveau de toute homophobie

Poursuivi pour incitation à la haine, le polémiste comparaissait en appel face au procureur général

Alain Soral est apparu devant le tribunal au milieu d’une dizaine de ses soutiens, venus pour beaucoup masqués. © Keystone

Achille Karangwa

Achille Karangwa

28 septembre 2023 à 13:50

Temps de lecture : 1 min

Justice » Condamné en première instance pour diffamation envers une journaliste de la Tribune de Genève, l’écrivain franco-suisse et militant nationaliste Alain Bonnet, dit Alain Soral, n’en a pas fini avec la justice vaudoise. Le Ministère public avait fait appel en février dernier de cette première condamnation qui n’avait finalement pas retenu les accusations de discrimination et incitation à la haine envers les personnes homosexuelles. Alain Soral en répondait mercredi devant le Tribunal cantonal. Il risque trois mois de prison ferme.

Appel du Ministère public

Etabli à Lausanne depuis quatre ans, l’essayiste et éditeur, actif politiquement en France depuis les années 1990, explique avoir quitté l’Hexagone «afin d’être tranquille» après avoir essuyé une vingtaine de condamnations, essentiellement pour diffamation, incitations à la haine et injures, notamment antisémites, dans son pays de naissance. Las, une vidéo de 2021, dans laquelle il répondait à un article publié à son sujet, l’a depuis également confronté aux prétoires helvétiques. Il avait qualifié la journaliste de «grosse lesbienne», expliquant qu’elle écrirait à charge car motivée par son «militantisme queer», mot dont il donnait la traduction littérale de «désaxé».

A la suite de la plainte de la journaliste concernée, le polémiste de 64 ans a été condamné pour diffamation l’année dernière et a écopé de jours-amendes, du versement d’une somme pour tort moral et de la couverture des frais de justice de la plaignante. Toutefois, le Ministère public n’avait pas apprécié que le président de l’association Egalité et Réconciliation (E & R) échappe à la condamnation d’homophobie, nouvellement réprimée au titre de l’article 261 bis du Code pénal, la fameuse norme antiraciste.

Pénalisation de l’homophobie

Le Tribunal d’arrondissement de Lausanne n’avait pas estimé que les propos d’Alain Soral incitaient à la haine de la «communauté homosexuelle». Pour lui, ils visaient uniquement notre consœur. Une conclusion contre laquelle a argumenté devant le Tribunal cantonal mercredi le procureur général Eric Kaltenrieder à l’occasion de son premier réquisitoire depuis sa prise de fonction cette année. Pour ce dernier, les qualificatifs d’Alain Soral «ne sont pas que des mots» à l’encontre d’une journaliste, «mais aussi un message homophobe car, pour lui, toutes les personnes queers sont désaxées», a-t-il soutenu en suivant l’argumentation de son prédécesseur Eric Cottier.

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