Série d'été. Promenade en haute fréquence avec les chauves-souris du lac des Joncs

Balades (5/6) » C’est une balade aux confins de l’ouïe, et même au-delà, que l’on entreprend en Veveyse. Le départ de cette chasse aux ultrasons émis par les chauves-souris débute en fin de journée au parking de l’auberge des Joncs, aux Paccots. A défaut d’une piste précise, on se fie aux panneaux jaunes du sentier pédestre, en compagnie du biologiste Jérôme Gremaud, membre de Fribat-CCO Fribourg, association fribourgeoise active dans l’étude et la protection des chauves-souris.

La montée à travers les tendres pâturages veveysans nous mène sur l’arrête de Corbetta, jusqu’à son sommet à 1401 mètres. L’occasion de déguster les paysages du lac Léman d’un côté ou de la Dent de Lys et Teysachaux de l’autre. On s’autorisera quelques écarts à travers les bois, pour évoquer la première des trois espèces identifiables dans la région: la noctule de Leisler. «Cette espèce est forestière. Elle se tient dans les cavités des arbres», expose le guide. La noctule ne nous fera hélas pas l’honneur de sa visite ce soir-là. Peut-être faut-il chercher ailleurs?

«Durant la période de mise bas et d’élevage des jeunes, entre mai et juillet, les femelles se mettent ensemble dans des gîtes assez chauds, protégés des courants d’air et secs pour élever les jeunes. Les mâles restent solitaires», explique le biologiste. C’est entre la mi-août et septembre qu’a lieu la période de reproduction des chiroptères: «Mâles et femelles se rassemblent. On parle d’un phénomène d’essaimage. Les chauves-souris volent dans des lieux précis, comme l’entrée d’une grotte, un tunnel ou un hall d’immeuble. Ce sont un peu les discothèques des chauves-souris.» A une différence notable: chez les chauves-souris, ce sont les mères qui conduisent leurs jeunes nés dans l’année en soirée.