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Le Tibet Museum livre ses clés dans un livre

Flammarion publie un beau livre inspiré des collections du musée de Gruyères, et de son Trésor noir

Présentation du nouvel ouvrage Trésors du Tibet - Sur les traces de Milarépa, en présence des auteurs Étienne Bock, Jean-Marc Falcombello et Magali Jenny, et du fondateur du musée, Alain Bordier, le mardi 18 octobre 2022 au Tibet Museum à Gruyères.Thomas Delley/©Thomas Delley / La Gruyère

Stéphane Sanchez

Stéphane Sanchez

18 octobre 2022 à 23:50

Art » L’ouvrage est à l’image du fameux bodhisattva du XIe siècle qui trône au milieu du Tibet Museum, à Gruyères: trois têtes et plusieurs bras ont créé Trésors du Tibet, ce beau livre qui paraît aujourd’hui aux éditions Flammarion. Mais c’est la collection d’un seul homme, Alain Bordier, fondateur du musée et de sa Fondation, qui constitue le socle de cet ouvrage de près de 290 pages décliné en français et en anglais. Un moyen de faire connaître ce musée et ses merveilles souvent connues des seuls spécialistes et emblématiques du bouddhisme, et que le Genevois accumule depuis plus de 40 ans. «Ce livre parle au cœur, à l’esprit et à l’âme», dit-il.

Trésors du Tibet commence par le récit des voyages – sept périples – que ce passionné à accomplis entre 1993 et 2000 dans le pays sous domination chinoise. Le passionné prêtait alors main-forte au grand spécialiste des statues tibétaines, Ulrich von Schroeder. Objectif: inventorier et classifier ce patrimoine tissé d’influences multiples. Il visite 23 temples, parfois sans autorisation – mais avec la bienveillance de moines – pour photographier des centaines de statues.

«Mais nous n’avons sorti aucune pièce du pays.»
Alain Bordier

«Mais nous n’avons sorti aucune pièce du pays. Ça ne se fait pas», précise Alain Bordier. «Nous avons même pu signaler aux autorités tibétaines des pièces que nous avions documentées et vues par la suite sur les marchés, en demandant aux maisons de vente aux enchères de les retirer», explique Alain Bordier affligé par l’enthousiasme parfois extravagant de riches Chinois, depuis le début des années 2000, pour cet art détruit par la Révolution culturelle – «la destruction des temples, et un million de morts pour quatre millions d’habitants».

Des clés de lecture

Alain Bordier a constitué sa collection de plus de 600 pièces – dont 350 visibles au musée inauguré en 2009 – lors de ventes aux enchères et auprès d’antiquaires. Mais ses pérégrinations, retracées par Magali Jenny, ont permis à l’esthète d’affiner ses connaissances et de décupler sa sensibilité. Si bien que Jean-Marc Falcombello, lama (maître), enseignant de la langue tibétaine et coauteur de l’ouvrage, qualifiait de prime abord les trésors d’Alain Bordier de «Palais idéal» du facteur Cheval, ce chef-d’œuvre de l’architecture naïve.

En réalité, Trésors du Tibet démontre la profonde «cohérence» de cette collection, avoue Jean-Marc Falcombello. Se basant uniquement sur ce large éventail de pièces (du VIe au XVIIIe siècle), le spécialiste en art et en littérature du Tibet Etienne Bock a pu étayer un vaste panorama des aspects principaux de cet art, de ses influences ou de sa diffusion au Tibet.

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