«Laisser la place aux jeunes»

Paysans » Fritz Glauser quitte la présidence de l’Union des paysans fribourgeois avec la volonté de «laisser la place aux jeunes». Il affirme que sa décision n’a rien à voir avec l’enquête sur une éventuelle utilisation d’un fichier d’adresses de l’UPF par un candidat PLR pour sa campagne à l’élection au Conseil national, même s’il ne souhaite pas s’exprimer sur les résultats de l’enquête. Notons au passage qu’il existe un lien entre le PLR et Fritz Glauser, puisqu’il est député sous les couleurs de ce parti au Grand Conseil fribourgeois. Il précise: «J’avais déjà évoqué l’idée de quitter la présidence lors de la dernière assemblée des délégués, l’été dernier.»

Pour rappel, à dix jours des élections fédérales, l’envoi d’une missive aux agriculteurs fribourgeois par le PLR Claude Brodard pour promouvoir sa candidature au Conseil national avait mis le monde politique et agricole en ébullition. Le comité de l’UPF était alors soupçonné d’avoir transmis son fichier d’adresses au candidat PLR. Le comité de l’UPF avait alors fait savoir qu’il allait mener une enquête dans le but de faire toute la lumière sur cette affaire.

L’enquête n’a pas abouti

Dans le communiqué qui annonçait vendredi soir la démission «pour le mois de novembre» de Fritz Glauser et de Charly Cotting, autre membre du comité, aucune trace du résultat de cette enquête. Cette annonce pose donc plusieurs questions. Existe-t-il un lien entre le départ des deux hommes et cette affaire? Quelle est la conclusion de l’enquête menée par l’UPF? Murielle Chassot, l’une des deux vice-présidentes de l’UPF, répond au nom du comité: «Nous avons mené cette enquête mais elle n’a pas abouti. Nous avons constaté que le fichier d’adresses utilisé par Claude Brodard et celui de l’UPF étaient semblables, mais nous n’avons pas réussi à trouver comment c’est arrivé.» Et de préciser: «L’enquête a tout de même permis de révéler que le personnel de l’UPF n’est pas en cause. Tout le monde a bien fait son travail.»

Elle insiste sur la nécessité pour l’UPF de se tourner vers l’avenir: «Nous préférons désormais utiliser notre énergie pour trouver un nouveau président.» Car la tâche ne sera pas aisée. Le poste est très exposé, d’autant qu’une votation se profile en 2024 sur l’initiative pour la biodiversité. Les dernières campagnes pour des votations liées au thème de l’agriculture ont été assez dures. «Il faudra quelqu’un qui a les épaules», relève Murielle Chassot, qui annonce dans la foulée ne pas être intéressée par le poste.

Poste exigeant

Frédéric Ménétrey, directeur de la Chambre fribourgeoise de l’agriculture (organe de gestion de l’UPF), et également candidat au Conseil national sous les couleurs du Centre, ne souhaite pas s’exprimer sur l’enquête menée. Concernant l’avenir, il rejoint Murielle Chassot: «Le poste est exigeant. Mais je suis sûr que nous allons trouver quelqu’un avec les bonnes compétences. Tout le monde s’investit beaucoup.» Côté délai, l’idéal serait selon lui d’arriver pour l’assemblée générale prévue en juin avec au moins une candidature. D’ici là, ce sont les deux vice-présidentes Murielle Chassot et Denise Schafer qui assument l’intérim, «avec le soutien du comité directeur», assure Frédéric Ménétrey.

La lutte pour la défense du monde agricole n’est en effet pas de tout repos. Fritz Glauser confirme: «J’avoue que c’est un peu épuisant. Avec mes 62 ans, j’arrive aussi à l’âge limite pour être élu dans les statuts de l’UPF à la présidence. Il faut une nouvelle dynamique, trouver des jeunes qui donnent un nouvel élan. Avec cette année de fête des 175 ans, c’était le bon timing pour moi de partir, après avoir mené à bien ce projet.»