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Économie Régionale

«Notre savoir-faire est invisible»

Spécialisée dans la stérilisation de matériel médical, Medistri SA a doublé ses capacités à Domdidier

Medistri dispose de quatre installations servant à stériliser des palettes de matériel médical (à gauche). En parallèle, l’entreprise développe toujours plus ses services de laboratoire.

 Thibaud Guisan

Thibaud Guisan

24 février 2020 à 02:01

Médical » «Comme dans un aéroport de transit, le but est de diminuer le temps d’attente.» Shoko Nilforoushan est la fondatrice et la directrice générale de Medistri. Cette entreprise née en 2006 à Domdidier s’est spécialisée dans la stérilisation au gaz de matériel médical.

Un pari gagnant. En un peu moins de quinze ans, la société broyarde s’est profilée comme le plus gros acteur de Suisse dans ce domaine d’activité bien spécifique. La croissance de ce sous-traitant est telle qu’il a investi quelque 8 millions de francs dans une vaste extension de son site de production. Le chantier s’est achevé le printemps dernier après un an et demi de travaux. «Nous avons doublé la capacité de notre usine», calcule Shoko Nilforoushan.

Un nouveau bâtiment

La cheffe d’entreprise se réjouit que l’opération soit achevée. «Ce chantier constituait un grand défi. Nous avons réussi à ne pas arrêter notre production un seul jour», souffle-t-elle. Le nouveau bâtiment, d’une surface au sol de 1900 m2, abrite à l’étage la partie administrative de Medistri, ainsi qu’un espace dédié à l’assemblage de matériel médical: des kits utilisés notamment par des médecins pour des soins ambulatoires en cabinet.

Au rez-de-chaussée de son nouveau bâtiment, la société a mis en service une installation supplémentaire de stérilisation. Medistri en totalise désormais quatre. L’équipement ressemble à un tunnel. La machine permet de stériliser seize palettes de matériel médical à la fois. Les cartons empilés peuvent contenir toutes sortes de produits, comme des seringues, des compresses, des sets de pansements, des implants, des prothèses ou encore du matériel de soin ophtalmique. «Les palettes restent exposées au gaz entre dix et vingt-quatre heures, selon les produits», détaille Sylvain Vasseur, directeur technique du site. Le processus qui permet de tuer les bactéries se déroule à basse température.

24 heures sur 24

L’an dernier, l’usine de Domdidier, qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, a stérilisé près de 26 000 palettes. Un volume qui a doublé par rapport à 2008. «Et nous avons encore de la marge», assure l’ingénieur, qui indique que l’usine dispose aujourd’hui d’une capacité de stérilisation de 50 000 palettes par année.

Si Medistri compte quelques clients étrangers, la plupart de ses mandataires sont basés en Suisse. «Mais, à la fin, la majorité des équipements stérilisés à Domdidier sont exportés», précise Shoko Nilforoushan. Et d’ajouter à propos de ce service particulier: «Notre savoir-faire est invisible, mais c’est un processus très critique. La santé des patients en dépend. La confiance avec nos partenaires est primordiale.»

Basée en Suisse, Medistri doit composer avec des coûts d’exploitation plus élevés que ses concurrents étrangers, des multinationales pour la plupart. «Notre atout, c’est la flexibilité. Des clients qui s’étaient tournés vers l’étranger reviennent vers nous», se félicite Shoko Nilforoushan.

Tests en laboratoires

Si la stérilisation représente une grosse moitié des activités de l’entreprise, Medistri développe toujours davantage ses services de laboratoire: contrôle qualité, tests de biocompatibilité, certification de processus de production. «Nous aidons nos clients à mettre sur le marché leurs produits», résume Shoko Nilforoushan, en expliquant que la société est certifiée par Swissmedic et plusieurs autres organismes de surveillance des marchés sanitaires étrangers (dont ceux de l’Union européenne, des Etats-Unis et du Japon).

L’extension a permis de réorganiser l’espace de laboratoires, qui s’étend désormais sur350 m2 et compte une salle blanche. «Parmi nos clients, nous comptons de nombreuses start-up. Notre succès vient de la force du secteur médical en Suisse», salue la fondatrice de Medistri, dont le chiffre d’affaires n’est pas communiqué.

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