Vague de démissions au Grand Conseil
En 2019, le Parlement fribourgeois a perdu 10% de ses effectifs. Un record qui ne tient pas que du hasard
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Nicolas Maradan
3 février 2020 à 17:50
Politique » L’année passée, 11 députés fribourgeois sur 110 ont quitté leurs fonctions. En tenant compte des statistiques des trois dernières législatures, c’est un record (plus loin, la comparaison ne serait pas pertinente car l’assemblée comptait alors 130 élus). Tous les grands partis et presque toutes les régions sont concernés: ces retraits sont ceux de trois élus PDC, trois PLR, trois UDC et deux socialistes. Quatre sont Gruériens, trois Singinois, deux Lacois et deux Sarinois. Attention, cela ne veut pas dire pour autant que le Parlement fribourgeois est en train de se vider de ses forces vives. En effet, depuis les dernières élections cantonales en novembre 2016, 16 démissions et 1 décès ont été enregistrés, soit environ 15% des effectifs. Mais cela représente un départ de moins que lors des trois premières années de la législature précédente.
Il n’empêche, cette vague de défections interpelle. Les causes sont multiples. Pour certains, l’abandon du mandat est motivé par des raisons professionnelles. Le socialiste Raoul Girard a par exemple mis fin à sa carrière politique pour devenir secrétaire général de la ville de Bulle. Son camarade de parti Philippe Savoy a fait de même pour endosser le costume de directeur du site fribourgeois de la Haute Ecole de musique (HEMU) tandis qu’Emanuel Waeber s’est retiré pour pouvoir se consacrer pleinement à son nouveau rôle de secrétaire général de l’UDC suisse. Citons également le démocrate-chrétien Thomas Rauber, entré récemment au conseil d’administration de la banque Raiffeisen.
A cause des élections fédérales
Pour d’autres, la démission s’explique plutôt par l’envie de passer à autre chose après de nombreuses années passées sur les bancs du Grand Conseil. C’est le cas pour le démocrate-chrétien Markus Bapst ou pour le libéral-radical Markus Ith. «J’avais l’impression d’avoir fait tout ce que je pouvais faire au niveau de ce parlement», commente ce dernier, qui a derrière lui 18 ans de carrière parlementaire. Markus Ith a aussi le sentiment d’avoir bouclé la boucle après avoir présidé le Grand Conseil en 2018. En revanche, le Moratois serait opposé à un plafonnement du nombre de mandats des députés, comme cela se fait pour les membres du Conseil d’Etat. «Il faut que les gens puissent sentir eux-mêmes s’ils ont toujours la même envie de continuer, toujours la même énergie, ou pas», indique-t-il.
Le nombre record de départs est surtout la conjonction de deux facteurs. Premièrement, l’année 2019 correspond au milieu de la législature actuelle. Un moment idéal pour se retirer et laisser sa place à un viennent-ensuite qui aura le temps de se faire un nom avant les prochaines échéances électorales. D’ailleurs, en 2014, soit à mi-chemin de la législature précédente, le nombre de démissions avait également été important, avec 10 départs au total. En outre, des élections fédérales ont eu lieu l’année passée. Cela a provoqué deux retraits au sein du Grand Conseil fribourgeois, ceux de la libérale-radicale Johanna Gapany, portée au Conseil des Etats, et de la démocrate-chrétienne Marie-France Roth Pasquier, élue au Conseil national.
« Ces nombreuses démissions s’inscrivent clairement dans une tendance »
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