Un sondage commandé par le TCS montre une opposition à des ralentissements sur le réseau routier
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Patrick Chuard
20 janvier 2023 à 02:01
Circulation » La limitation à 30 km/h sur les routes n’a pas la cote. Quelque 61% des Fribourgeois se disent «pas d’accord» ou «plutôt pas d’accord» avec le projet de limitation de la vitesse sur le réseau routier de la ville de Fribourg. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par l’institut gfs.bern pour le compte de la section fribourgeoise du Touring Club Suisse (TCS). Il a été mené sur un échantillon de 1006 habitants du canton, entre le 28 septembre et le 31 octobre dernier, avec une marge d’erreur de 3,1%.
En ville de Fribourg et dans le reste du canton, 90% des sondés refuseraient l’idée d’appliquer le 30 à l’heure sur les routes principales et 60% disent non pour les routes secondaires. En revanche, l’introduction d’une telle modération de vitesse dans les zones résidentielles remporte l’adhésion de 72% des personnes interrogées.
Ce sondage, dévoilé hier par le TCS, arrive alors que la ville de Fribourg se prépare à appliquer cette année cette restriction sur 75% de son réseau routier. Dix-sept zones à 30 km/h sont prévues dans différents quartiers résidentiels de la ville, comprenant des aménagements urbains, tandis que des panneaux de réduction de vitesse seront posés sur 26 axes routiers. La TCS s’oppose à la seconde mesure, mais pas à la première.
Le sondage montre que le clivage ville-campagne ne pèse que très peu sur le sujet: quelque 55% de résidents de la capitale contestent la limitation à 30 km/h. Même les Fribourgeois qui ne possèdent pas de voiture disent leur désaccord à 54%. Sans surprise, le sujet est reçu différemment selon les convictions politiques des sondés. Le soutien au 30 à l’heure se monte à 76% chez les sympathisants des Verts, à 65% chez les Vert’libéraux et à 53% chez les socialistes. Le refus se monte à 84% chez les électeurs proches de l’UDC, 80% pour ceux du PLR et 78% chez les centristes. Sur la base de ces résultats, le président du TCS cantonal, Eric Collomb, regrette ce qu’il nomme «une chasse aux sorcières menée par les autorités de la ville contre les automobilistes». Dénonçant «la suppression de nombreuses places de parc, des tarifs de parcage prohibitifs parmi les plus chers de Suisse, l’extension des horaires de stationnement payants, les fermetures et les mises en sens unique de nombreuses rues», Eric Collomb estime que les autorités de la capitale «poursuivent un travail de sape en instaurant malicieusement la généralisation du 30 km/h».
«Nous voulions connaître l’avis des Fribourgeois avant de nous lancer dans un combat politique.»
Eric Collomb
Sachant que les procédures pour ces limitations sont terminées à Fribourg, le TCS n’arrive-t-il pas comme le beau temps après la pluie? «Nous n’avions pas le droit de recourir, raison pour laquelle nous avons lancé ce sondage en septembre, répond Eric Collomb. Nous voulions connaître l’avis des Fribourgeois avant de nous lancer dans un combat politique.» La ville de Fribourg est visée en premier lieu, mais «des volontés de limitations existent ailleurs. Il s’agit d’anticiper une prolifération de ces limitations un peu partout», ajoute le président du lobby routier.
Le TCS soutient la motion des députés Jean-Daniel Chardonnens (udc) et François Genoud (centre) intitulée «pour une limitation de vitesse de 50 km/h minimum garantie sur les routes cantonales». Déposé en novembre, le texte stipule que le canton ne devrait pas lutter contre les nuisances sonores par une restriction de vitesse, mais plutôt «par la pose de revêtements phonoabsorbants, par la construction de murs antibruit ou tout autre moyen technique, mais aussi, le cas échéant, par la construction de tracés alternatifs».
Si le Grand Conseil devait refuser cette motion, le TCS menace de «récolter les 6000 signatures nécessaires pour faire aboutir une initiative cantonale réclamant le maintien du 50 km/h sur tous les axes affectés à la circulation générale en localité», annonce Eric Collomb. Et de rappeler que la section compte 55’000 membres dans le canton. «Les données claires de ce sondage laissent entrevoir le succès d’une telle votation.»
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