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Canton

Un musée à l’image de Roger Monney

Le frère du sculpteur décédé en 2019 veut aménager un espace public dans sa maison. Visite des lieux


 Photos Charly Rappo Texte Patrick Chuard

Photos Charly Rappo Texte Patrick Chuard

15 mars 2021 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Vully-les-Lacs » Quelqu’un de pas banal vivait ici. Un ferronnier habitant dans sa forge. A moins qu’il ne s’agisse d’un sculpteur travaillant le métal dans son salon. Un original qui dormait dans un dédale d’outils et un entrepôt de ferrailles. Cette maison de Bellerive ressemble au démiurge solitaire qui habitait ici pendant plus d’un demi-siècle. Remplie de sculptures, de rouille, de courants d’air. C’est là que Roger Monney a terminé ses jours, à l’âge de 86 ans, il y a tout juste deux ans.

Un artiste populaire, un personnage singulier, aussi attachant qu’épris d’indépendance. Sa maison est restée telle quelle. En la visitant, il y a quelques jours, on avait l’impression que Roger était juste parti chercher du bois et qu’il allait revenir d’une minute à l’autre.

«Mon vœu le plus cher est de faire ici un musée dédié à mon frère», explique Jo Monney, 68 ans. Il précise que ce n’est «pas pour faire du fric». Son franc-parler, ses traits et son chapeau font penser à Roger. Et pour cause. Jo, c’est le petit frère. Quinzième enfant de cette famille qui en comptait dix-sept. Il est resté proche de Roger jusqu’à la fin. «J’ai toujours su me démerder dans la vie, dit Jo. A 13 ans je remplaçais un paysan d’Autigny et je faisais tout le boulot en plus d’aller à l’école. Alors, tu verras, je vais y arriver!» Il raconte avoir bataillé pendant des mois pour les droits de succession, en particulier avec le tutorat d’un neveu. Grâce à un emprunt bancaire, il a pu la racheter et disposer de fonds pour la transformation.

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