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Canton

Tout un village en zone 30 km/h

Matran inaugurera une nouvelle façon de circuler dans ses rues d’ici à la fin de l’année prochaine

Les passages piétons n’existeront plus à Matran sauf aux abords de la zone scolaire.

 Lise-Marie Piller

Lise-Marie Piller

15 décembre 2021 à 23:13

Circulation » Grand changement à Matran: le village sera bientôt en zone 30 km/h. Les citoyens ont avalisé cette décision, dont le coût est estimé à 780’000 francs, proposée par la commission des routes et le Conseil communal lors de l’assemblée communale de mardi, au chapitre des investissements 2022.

Cette mesure est novatrice car, s’il existe des zones 30 km/h très étendues dans le canton, celles-ci sont en principe limitées à des secteurs et non à quasiment tout un village, selon Joana de Weck, secrétaire générale à la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (lire ci-après). Car quelques rues en périphérie de Matran ne sont pas englobées dans cette mesure. Il s’agit de celles qui se situent à gauche de la route cantonale en arrivant depuis Villars-sur-Glâne, dont la zone des centres commerciaux.

«L’adaptation sera faite en fin 2022», a annoncé le syndic Nicolas Rérat durant l’assemblée. L’étude préliminaire a déjà été soumise aux services du canton. Ceux-ci ont répondu favorablement avec quelques demandes de modifications, qui ont été effectuées, selon l’élu.

Améliorer la sécurité

Plusieurs raisons ont motivé cette décision, qui a fait l’objet d’une séance d’information en novembre, à commencer par la lutte contre le trafic «parasite». «L’entrée d’autoroute provoque des bouchons vers Matran aux heures de pointe et le week-end. Ceux qui veulent quitter le village sont pris dedans», explique le syndic, qui précise qu’un projet de modification de la jonction autoroutière de Matran devrait régler le problème. Mais le dossier est sans cesse repoussé et se trouve actuellement devant le Tribunal administratif fédéral. Certains automobilistes traversent aussi le village pour éviter les embouteillages.

«Les gens ne comprendraient plus rien, ne sauraient pas s’ils sont dans une zone 30 km/h ou pas»
Nicolas Rérat

La vitesse réduite devrait ainsi améliorer la qualité de vie et la sécurité dans le village, tout en diminuant les nuisances sonores. Cela permettra par ailleurs de simplifier les déplacements liés à la mobilité douce. Et comme les zones 30 km/h sont en plein essor, la commune ne veut pas jouer les retardataires en la matière. Il faut aussi dire que la localité se prête particulièrement bien à une telle action, car elle est contournée (et non traversée) par des routes cantonales et nationales. Joana de Weck rappelle ainsi que «les routes communales à orientation trafic ainsi que les routes cantonales ne sont pas prioritairement intégrées dans ce type de zones».

Neuf totems à poser

Les prochaines étapes consisteront à affiner le projet en tenant compte de remarques faites par les citoyens, à recevoir le feu vert du canton et à mettre le projet à l’enquête. Des aménagements provisoires, tels que des bacs à fleurs, seront remplacés par quelque chose de définitif. Des totems seront posés aux neuf entrées du village, où la priorité de droite sera valable partout sauf dans les giratoires. Les passages piétons disparaîtront, comme le veut la réglementation relative aux zones 30 km/h mais resteront présents aux abords de la zone scolaire. Des arbres seront ajoutés sur les côtés de la route, ce qui donnera une impression de rétrécissement aux automobilistes, qui ralentiront ainsi automatiquement. Des marquages au sol auront le même objectif, tandis que des carrefours dangereux seront réaménagés.

«Nous allons aussi rajouter des places de parc aux deux ou trois endroits où il en manque», précise Nicolas Rérat, précisant que ces stationnements modéreront la circulation.

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