Un franc par habitant pour l'Ukraine. Quel bilan pour le canton?

Humanitaire » Sept voyages, 404 passagers, 14 chiens et 18 chats. Tel est, en résumé, le bilan des convois humanitaires effectués par l’association Corridor citoyen Suisse (CCS) grâce au financement de l’Etat de Fribourg. Il s’agit d’une des actions ayant bénéficié l’an dernier d’un soutien financier du Conseil d’Etat, lequel avait décidé d’allouer un franc par habitant, soit 326’000 francs, à des organisations engagées auprès des victimes du conflit en Ukraine.

Corridor citoyen Suisse n’existait pas avant mars 2022. Chef de projet dans le domaine aérospatial, le Fribourgeois Xavier Collaud s’est inspiré d’une action citoyenne qui s’est développée en France pour organiser les premiers trajets entre la Suisse et la frontière ukrainienne, et le retour avec les passagers. Très vite, il a eu le soutien de la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS), qui lui a attribué un montant de 46’000 francs pour les frais logistiques et de transport. «La DSAS a été très réactive. Une semaine après le dépôt de notre demande de soutien, nous avions sa confirmation, et il nous a fallu ensuite une semaine pour revenir avec le premier bus rempli de passagers à Fribourg», explique Xavier Collaud.

Des convois organisés

La DSAS confirme de son côté que la collaboration s’est très bien déroulée. «Nous n’avons pas donné de l’argent au premier venu. Avec cette association, tout était clair et très bien organisé», répond Claudia Lauper, sa secrétaire générale. Elle raconte que durant les premières semaines du conflit en Ukraine, des bus arrivaient à Fribourg sans que les autorités n’en soient averties au préalable. «Avec Corridor citoyen Suisse, nous pouvions organiser l’accueil en amont», explique-t-elle encore.

L’association a reçu d’autres financements, lui permettant d’organiser sept voyages supplémentaires. En tout, elle a transporté plus de mille personnes. «Nous avions des relais sur place, ce qui nous permettait d’annoncer les convois à l’avance aux ressortissants qui voulaient quitter le pays. Les gens pouvaient dès lors se préparer et nous repartions en étant au complet, ce qui n’était pas le cas d’autres bus, qui rentraient avec des sièges vides», raconte Xavier Collaud.