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Canton

Plusieurs secteurs d'activités prêts à affronter la vague de chaleur

Dans le canton de Fribourg, des secteurs d’activités sensibles à la canicule sont sur le qui-vive

Au home de Cottens, l’équipe cuisine a inventé une boisson à base de jus de citron, d’orange, de sel et de sucre pour que les résidents restent hydratés.

 Claire Pasquier et Lise-Marie Piller

Claire Pasquier et Lise-Marie Piller

15 juillet 2022 à 04:01

Météo » A l’approche de la vague de chaleur annoncée la semaine prochaine (lire ci-dessous), La Liberté s’est intéressée aux secteurs d’activité qui seront les plus touchés, des homes aux métiers de la construction. De petites astuces et autres mesures notamment relayées par le Service du médecin cantonal permettent d’y faire face.

EMS Dans l’établissement médico-social (EMS) Résidence Saint-Martin de Cottens, les fenêtres sont ouvertes la nuit et fermées tôt le matin. La cuisine a développé une boisson spéciale: le géro star. «Il s’agit d’un mélange de jus de citron, d’orange, de sel et de sucre», explique la pâtissière Jacqueline Chammartin. Il s’agit de pallier ainsi la perte de sels minéraux à cause de la transpiration, qui peut provoquer des problèmes cardiaques, selon le directeur Christophe Auguste. Les activités ont lieu à l’intérieur, et des bains et des douches sont préconisés. «Il est aussi possible d’aller dans la piscine», ajoute le directeur, qui précise qu’il y a beaucoup de ventilateurs et qu’un système de flux permet de baisser la température de 3 à 5 degrés par rapport à l’extérieur.

La directrice du Réseau santé de la Glâne Nadia Marchon, qui parle au nom de l’Association fribourgeoise des institutions pour personnes âgées et de l’aide et des soins à domicile (AFISA), précise que dans les homes, l’un des défis est d’encourager les seniors à s’hydrater entre les repas. Des astuces, telles que la mise à disposition de glaces à l’eau, existent.

Construction «Nous distribuons des cache-nuques, de la crème solaire et de l’eau, même s’il y a toujours des gens qui ne veulent pas entendre parler de crème solaire. Etre torse nu est désormais interdit», explique Luc Giroud, directeur d’exploitation pour le Groupe Grisoni, basé à Vuadens, précisant que les chantiers commencent plus tôt là où c’est possible. Il mentionne la possibilité de faire des pauses ou de travailler à l’ombre à partir d’une certaine température. En cas de chaleurs extrêmes, il est aussi possible d’installer des tentes de repos.

«Paradoxalement, les personnes qui posent les revêtements bitumeux ne sont pas les plus touchées», précise le directeur d’exploitation. Et de faire une comparaison: imaginez recevoir un bloc de glace dans les mains alors que vous êtes dans la neige. «Cinq degrés de plus ou de moins ne changent pas grand-chose, mais c’est aussi une question de perception.»

Jean-Daniel Wicht, directeur de la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs, précise que ceux-ci sont conscients de la problématique des canicules sur les chantiers: «Il y a aujourd’hui beaucoup plus de mesures de sécurité et de santé au travail. Nous abordons souvent ce thème dans notre journal interne, tandis que les partenaires sociaux – Syna et Unia – font la tournée des chantiers. Les employés ont aussi le droit de dire stop s’ils se sentent mis en danger.»

Crèches A la crèche communale Les Canetons, à Estavayer-le-Lac, les sorties le matin et en fin de journée sont privilégiées. «Nous proposons des jeux d’eau pour que les enfants puissent se mouiller», souligne Isabelle Beck, suppléante à la direction. L’hydratation est aussi surveillée. Une des salles de repos reste toutefois problématique, car il y fait très chaud: «Nous sommes en attente auprès du Service de l’enfance et de la jeunesse pour savoir si nous pouvons y installer une climatisation, que nous utiliserions pour rafraîchir la pièce avant l’arrivée des enfants.»

Gregory Pellissier, président de la Fédération des crèches et garderies fribourgeoises, ajoute que beaucoup de crèches ferment durant la période estivale et que de nombreuses familles sont en vacances, ce qui en réduit la fréquentation. Il indique que des consignes spéciales seront données si la situation devient tendue. «Chaque structure a son plan de sécurité à soumettre au Service de l’enfance et de la jeunesse.»

Coiffeurs Entre les sèche-cheveux, les casques chauffants, les capes de protection et les linges, les clients des salons de coiffure peuvent avoir chaud, tout comme le personnel. «D’autant qu’avec les produits que l’on fait poser, on est obligé de changer l’air durant la journée, en aérant avec des ventilateurs», explique Laetitia Bersier, présidente de la section fribourgeoise de Coiffure Suisse. Selon elle, la faîtière ne donne pas forcément d’instructions en cas d’épisode caniculaire.

Comme partout, Alexandra Rody, patronne d’Alex coiffure, à Bulle, mise sur une bonne aération la nuit et le matin avant de fermer les stores. «On travaille sans climatisation, car ce n’est pas bon pour la prise des produits et des soins», explique-t-elle. Elle et ses collaboratrices privilégient un rinçage des cheveux à une eau tempérée et essaient de retirer les couches de tissus des clientes dès que possible.

Pizzerias «Je suis devant le four à pizza en ce moment, et ça va encore», souffle Paolo Sciotto, patron du Manoir, à Vaulruz. Il concède cependant: «Peut-être qu’un jour il faudra installer la climatisation dans le restaurant, mais pour l’instant les ventilateurs suffisent.» Son confrère Graziano Vonghia, pizzaïolo et patron de Spizzi Pizza, à Fribourg, sourit à travers le combiné: «Je viens de Sicile, où il peut faire 40 °C, alors ici, c’est une promenade.» Selon lui, la principale difficulté est de maîtriser sa pâte à pizza. «On doit la faire gonfler au frais, tandis qu’en hiver, on peut la laisser à l’air ambiant.»

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