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Canton

Sujets sensibles à l’école. «on ne peut pas les ignorer»

Dans un livre, Stéphanie de Diesbach-Dolder évoque la difficulté à parler de sujets sociétaux en classe

Stéphanie de Diesbach-Dolder est docteure en psychologie et professeure à la Haute Ecole pédagogique de Fribourg.

 Maud Tornare

Maud Tornare

6 juillet 2022 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Education » La guerre, le racisme, la migration: largement médiatisés, les sujets vifs de société se retrouvent aussi à l’école. Docteure en psychologie et professeure à la Haute Ecole pédagogique de Fribourg, Stéphanie de Diesbach-Dolder a consacré sa thèse à la relation entre émotion et apprentissage scolaire. Dans un ouvrage paru récemment, elle évoque les difficultés à aborder ces thèmes sensibles en classe.

Quel est le point de départ de votre recherche?

Stéphanie de Diesbach-Dolder: L’idée était de comprendre ce que font réellement les enseignants lorsqu’ils abordent en classe des questions sensibles telles que le racisme. Dans le cadre de ma recherche, j’ai proposé à des enseignants volontaires de réaliser des leçons sur des thématiques en lien avec une éducation interculturelle. A partir de séquences filmées, j’ai analysé les interactions en classe et examiné les processus d’apprentissage à l’œuvre lorsque les émotions verbalisées des élèves sont sollicitées à partir de thèmes comme la diversité culturelle, le rapport à l’altérité ou encore les questions migratoires.

En quoi ces questions sont-elles sensibles?

Elles sont sensibles, car elles touchent aux représentations sociales, aux valeurs et à l’identité des élèves et des enseignants. Dans une société marquée par la diversité culturelle et les incertitudes sociales, économiques et écologiques, ces thèmes, qui soulèvent des débats dans la sphère privée et dans les médias, deviennent des objets d’enseignement aux enjeux brûlants à l’école. Parler du racisme, de la guerre ou de la migration, ce n’est pas anodin et cela peut se révéler émotionnellement chargé.

L’école est-elle le bon endroit pour aborder ces sujets?

Oui, car ces enjeux sociaux entrent de toute façon à l’école et on ne peut pas les ignorer. L’un des rôles de l’école est d’outiller les élèves pour qu’ils puissent penser et réfléchir le monde qui les entoure. L’une des nouveautés du Plan d’études romand est justement la formation générale qui correspond à cette part éducative. Le focus est mis sur la prise de parole, sur le vécu, sur la subjectivité de l’élève et sur ses émotions. Depuis plusieurs années, beaucoup de recherches ont montré l’effet bénéfique de la prise en compte des émotions sur les processus d’apprentissage.

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