Les Neuchâtelois digèrent leur fusion
Neuchâtel est devenue la troisième ville de Suisse romande, devant Fribourg. Pour combien de temps?
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Lise-Marie PIller
18 août 2021 à 04:01
Politique » Fribourg et Neuchâtel auront peut-être bientôt un point commun: une fusion avec les communes voisines. Du côté de Fribourg, un vote consultatif a lieu le 26 septembre dans neuf communes. Neuchâtel a déjà sauté le pas. Le 1er janvier 2021, la capitale cantonale est s’unie avec Peseux, Valangin et Corcelles-Cormondrèche. Elle est ainsi devenue la troisième ville de Suisse romande avec 45’000 habitants, devant Fribourg, mais derrière Genève et Lausanne.
Il n’y a pas d’interruption du bâti entre Neuchâtel, Peseux et Corcelles-Cormondrèche. Des hauteurs de cette dernière localité, on distingue le lac de Neuchâtel, scintillant. Tous les habitants interviewés campent sur leurs positions. Ceux qui étaient contre la fusion le sont toujours, tout comme ceux qui étaient en faveur de l’union ou sans avis. Tout le monde a aussi remarqué une différence principale: les agents de sécurité publique sont beaucoup plus présents. «Ils ne vous loupent pas», déplore Elisa Bravo, qui avait l’habitude de laisser son véhicule devant chez elle pour décharger. Cette habitante de 40 ans condamne fermement la fusion: «On perd du charme villageois et de la proximité», considère-t-elle.
Parascolaire sauvé
Rencontrée près d’une jolie rue aux trottoirs plats et pavés, Aline Guillén, 56 ans, est plus nuancée. Mais elle estime qu’une centralisation incite les gens à se déplacer, ce qui «n’est pas bien écologiquement», et évoque le petit marché, qui a disparu. Un employé des travaux publics pour Neuchâtel de 36 ans est plutôt satisfait. Il apprécie le fait que l’outillage à disposition se soit étoffé grâce à la mise en commun du matériel des autres localités.
520
habitants à Valangin
A Valangin, le décor change du tout au tout. La petite bourgade d’environ 520 habitants est résolument médiévale, avec son château du XIIe siècle. Les habitants sont plutôt contents de la fusion, qui a des allures de canot de sauvetage, tant la situation financière devenait difficile. Abordé en pleine tonte de pelouse, le dernier président (syndic) du Conseil communal de Valangin, Mario Vieira, ajoute que l’union résout aussi deux autres points: le renouvellement des autorités et la gestion des dossiers, de plus en plus complexes. Le citoyen de 60 ans estime que Valangin garde son identité: «Les associations locales vont rester. Je pense que tout a bien été réfléchi au niveau de l’autonomie du village.»
Vers le centre de la localité, deux sœurs bavardent. «Maintenant, je dis que j’habite Neuchâtel», s’amuse Amandine Christen, 16 ans. Et Emmanuelle, 17 ans, de renchérir: «Nous avons des rabais pour l’abonnement aux transports publics. Cela nous pousse à les prendre et c’est plus durable.» Des bons de réduction sont en effet offerts aux villageois depuis la fusion à l’achat d’un abonnement annuel. Attendant le bus, une mère de famille de 40 ans assure que la fusion a sauvé l’accueil parascolaire. Comme il n’y avait plus assez d’enfants pour assurer des rentrées financières suffisantes, la structure était en péril. La nouvelle commune a décidé d’en reprendre la gestion.
A Peseux, localité qui a fait capoter un premier projet de fusion avant de faire volte-face (voir ci-dessous), un jeune couple assure se sentir davantage Neuchâtelois que Subérieux (habitant de Peseux.) Ils saluent la création d’un marché. «Nous pensons que cette fusion va apporter de la modernité, du dynamisme et plus de mouvement», disent-ils.
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