«Le Schoenberg mérite mieux»
Deux conseillers généraux réclament plus d’investissements dans le plus grand quartier de la capitale
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Patrick Chuard
12 octobre 2021 à 21:27
Fribourg » Quartier dense, dynamique, multiculturel, le Schoenberg est le plus peuplé de Fribourg. Sa population officielle tutoie les 10’000 habitants. Parfois, ses habitants ont le sentiment d’être les oubliés de la capitale. Son image de cité-dortoir à l’écart du centre-ville, de l’autre côté du pont de Zaehringen et du pont de la Poya, n’arrange rien. «En matière d’investissements et en comparaison du nombre d’habitants, le Schoenberg passe loin derrière les autres quartiers de Fribourg. Or, c’est ici que la ville devrait investir pour les générations futures», regrette Marc Vonlanthen.
Ce physicien, père de famille et conseiller général socialiste, se fait l’avocat du quartier avec Simon Zurich, autre conseiller général du même parti. Le quartier n’est représenté que par sept élus sur 80 au parlement de la ville, et «cette sous-représentation est clairement l’une des causes de l’oubli du Schoenberg», pensent-ils. Les deux élus rappellent que si le Schoenberg était une commune indépendante, elle serait la troisième plus peuplée du canton.
10’000
Habitants dans le quartier du Schoenberg
Le duo nous convie à une vision locale au départ du giratoire de Bellevue. «Avec la construction autour de la Coop dans les années 2000, le Schoenberg a perdu son centre. Des réflexions sont heureusement en cours avec le plan d’aménagement local de la ville pour recréer un centre autour de Bellevue.» Le parking d’échange de la Heitera, derrière la poste, serait le premier à mériter selon eux un réaménagement: «C’est une absurdité de conserver des Park & Ride à l’intérieur de la ville alors qu’ils devraient être aménagés à l’extérieur. En plus, celui-ci est souvent aux trois quarts vide», explique Simon Zurich.
Carrefour dangereux
La vision des deux élus serait de créer un centre culturel sur cette place. «C’est évidemment un vœu à long terme, mais il manque une salle de spectacle digne de ce nom au Schoenberg. Nous avons non seulement besoin de salles pour des projets artistiques mais aussi pour les sociétés. Se déplacer avec des enfants le soir sur Fribourg, ce n’est pas l’idéal», souligne Marc Vonlanthen.
Non loin de là, au croisement entre la Heitera et la route du Riedlé, des voitures circulent visiblement à une vitesse plus élevée que les 30 km/h réglementaires. «Tous les matins, des gamins descendent à pied du Riedlé, certains débouchent à trottinette ou à vélo et il n’y a aucun marquage sur la route. Il arrive que les automobilistes ne les voient pas à cause des haies de thuyas. Je me dis parfois que c’est un miracle s’il n’y a pas plus d’accidents. Nous avons rendu le Conseil communal attentif à ce problème il y a deux ans, mais rien n’a encore été fait.»
Hormis les grandes voies de circulation, dont la route de Berne, la route de Tavel ou la route Joseph-Chaley, «il y aurait de nombreux axes où la circulation motorisée pourrait passer au second plan, imagine Marc Vonlanthen. En fait, il y a un potentiel énorme pour une gigantesque zone de rencontre.»
L’avenue Jean-Marie-Musy et ses environs sont un bon exemple de ce que les élus souhaitent améliorer. «Cet axe doit être redimensionné pour faciliter le passage des piétons et des cyclistes. Mais on voit que la voiture reste prioritaire», déplore Simon Zurich. En témoignent, d’une autre manière, les longues allées de garages au pied des immeubles, avec de grandes surfaces bétonnées servant au parcage des véhicules. «Ces garages sont privés et datent de la construction des immeubles il y a plusieurs décennies.» Ilots de chaleur en été, ces endroits goudronnés ne peuvent pas servir de places de jeux ou de détente. «La ville devrait au moins prendre contact avec les propriétaires pour voir ce qui pourrait être fait.»
Des exemples à suivre
Non loin de là, on tombe sur deux réalisations qualifiées d’exemplaires: la place du Petit-Canard, un espace de jeux et de rencontres ombragé, et le jardin communautaire Pré-Fleuri. «La demande des habitants est très forte pour ce genre d’aménagements, malheureusement trop rares et compartimentés au milieu du goudron», déplore Simon Zurich. A l’entrée du terrain de football de Mon-Repos se trouve un grand nombre de garages et de véhicules. Le terrain lui-même, qui n’a pas la taille suffisante pour accueillir des matches de championnats, est pourvu d’infrastructures vétustes avec des éclairages vieillots, qui plus est défectueux. «Ce terrain est primordial au Schoenberg. Des enfants jouent ici été comme hiver, même sur la neige», fait remarquer Simon Zurich.
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