Le métier d’infirmière en plein boom
Le nombre d’inscriptions à la Haute Ecole de santé est en forte hausse. Notamment grâce au Covid-19
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4 août 2021 à 18:28
Interview » Plus que jamais, la profession d’infirmière a la cote. A la Haute Ecole de santé de Fribourg (HEdS-FR), le nombre d’inscriptions est en forte augmentation. Les précisions de sa directrice, Nataly Viens Python.
Pour la prochaine rentrée, le nombre d’étudiants en soins infirmiers à la Haute Ecole de santé de Fribourg est en hausse de 18%. Comment l’expliquez-vous?
Nataly Viens Python: Il peut y avoir un lien avec la crise du Covid-19, qui a mis en évidence l’engagement et les compétences des professionnels en soins infirmiers. Ils ont été en première ligne, et cela a montré le rôle majeur qu’ils jouent dans le système de santé. Par ailleurs, c’est aussi un domaine d’activité où il y a de l’emploi et de l’avenir. Enfin, un autre facteur est peut-être l’évolution démographique, qui fait que le canton de Fribourg compte actuellement davantage de jeunes, et donc davantage de candidats qui peuvent potentiellement commencer une formation. Enfin, ce métier allie des compétences relationnelles, techniques et scientifiques, une combinaison qui peut intéresser beaucoup de monde.
Pourtant, la pandémie aurait aussi pu avoir l’effet inverse. Tout le monde a vu les images des hôpitaux débordés. Cela aurait pu en dissuader certains…
En Suisse, nous avons surtout vu la force du système de santé, avec des soignants qui ont tenu le choc. Nous n’avons pas vu ces images de soignants découragés, couchés par terre, comme en Chine au début de la crise.
18%
de hausse du nombre d’étudiants en soins infirmiers
La pandémie de Covid-19 change-t-elle la manière d’apprendre le métier?
Non, je ne pense pas. Cela va plutôt renforcer les ancrages que nous avions déjà. Par exemple, la pandémie a mis l’accent sur les problématiques d’hygiène hospitalière et de contrôle des infections. Mais depuis 2018, nous disposons déjà d’un nouveau programme orienté sur la qualité et la sécurité des soins. La crise ne va donc pas changer profondément notre profession. Elle va seulement accentuer le fait que les infirmières doivent constamment mettre à jour leurs connaissances et actualiser leurs pratiques. Ce qui montre bien qu’il s’agit d’un métier de niveau tertiaire, car il nécessite d’avoir accès à la littérature scientifique afin de pouvoir sans cesse s’adapter.
Les actes médicaux se spécialisent de plus en plus. Les soins infirmiers également?
Tout à fait. La médecine a beaucoup évolué, que cela soit dans la pose du diagnostic ou encore dans le traitement, avec l’appui de l’intelligence artificielle notamment. La profession d’infirmière va dans le même sens, avec de plus en plus de compétences dans le domaine de l’examen clinique et de l’évaluation des situations. Et je crois qu’avec la pandémie, le public a découvert à quel point il s’agit d’un métier scientifique en constatant la portée des connaissances des professionnels en soins infirmiers.
Est-ce qu’un cliché est enfin tombé, celui d’une infirmière qui ne fait qu’exécuter les consignes du médecin?
Oui, je l’espère. Très souvent d’ailleurs, dans les reportages que les médias ont faits pendant la crise, c’étaient les infirmières qui étaient en première ligne pour répondre, parce qu’elles étaient au lit des patients.
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