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Canton

L’Exécutif de Romont enfonce le clou

Le Conseil communal a décidé lundi de radier son syndic, Dominique Butty, du registre des habitants

Durant le délai de recours, Dominique Butty «reste citoyen et syndic», note le vice-syndic Jean-Denis Cornu (ici au premier plan, lors d’une séance du législatif).

 Stéphane Sanchez

Stéphane Sanchez

17 juillet 2019 à 04:01

Domiciliation » Le Conseil communal de Romont ouvre grand la porte de sortie à son syndic. L’exécutif a en effet «décidé la radiation de Dominique Butty du registre des habitants» et «du registre électoral». L’exécutif prie l’intéressé de «venir annoncer son départ auprès de la commune de Romont» et de retirer ses papiers. Une décision prise lundi en séance extra-muros, en l’absence du syndic dûment récusé, et communiquée hier à la presse.

En octobre dernier, à la suite d’interpellations régulières «de citoyens», l’exécutif avait demandé à la préfecture de se pencher sur la domiciliation de Dominique Butty. Les conclusions de l’enquête administrative ont été rendues la semaine passée (La Liberté de jeudi). Le préfet invitait l’exécutif à décider sans délai de la radiation de Dominique Butty, dont la vie oscille entre sa villa familiale à Villariaz et son 2,5 pièces à Romont. Or «il apparaît clairement pour le Conseil communal que les conditions de domicile de M. Butty ne répondent pas aux critères d’une personne qui est établie à Romont», justifie l’exécutif dans son communiqué.

Deux recours possibles

«C’est une suite logique», commente le vice-syndic Jean-Denis Cornu. «M. Butty a pris acte. En cas de désaccord, il a 30 jours (jusqu’à la mi-septembre, en tenant compte des féries, ndlr) pour faire recours auprès de la Préfecture de la Glâne. Durant ce délai, il reste citoyen et syndic. Nous sommes sereins, nous le respecterons en tant que syndic. Tout fonctionne», indique Jean-Denis Cornu. Au ralenti, car l’exécutif est en vacances jusqu’au 18 août.

Contacté par La Liberté, Dominique Butty reste laconique: «Je suis plus déterminé que jamais à défendre ma vision», confie le syndic, qui estime vivre à Romont et n’envisage pas une démission. «J’ai transmis mon dossier à une personne compétente. On verra s’il y a matière à recourir ou pas.» Désormais, l’élu peut non seulement contester la décision préfectorale auprès du Tribunal cantonal. Il peut aussi attaquer la décision communale auprès de la Préfecture de la Glâne, qui indique d’ores et déjà qu’elle se récusera. Dominique Butty n’entend pas traîner: «Il y a des féries, mais je ne vais pas jouer là-dessus», assure-t-il. Ses éventuels recours auront un effet suspensif.

Urgent désir d’«avancer»

Du côté du Législatif romontois, les chefs de groupe prennent acte. Au PS, Nicolas Salamin ne «met pas en cause l’engagement de M. Butty pour la ville» mais estime que «cette question de domiciliation a dû affecter le fonctionnement du Conseil communal. Nous espérons que cette décision va lui permettre d’avancer dans les projets de la ville et va améliorer l’interaction avec le Conseil général.»

Les Verts partagent: «Il faut attendre la fin du délai de recours, tempère Stefanie Losey. Mais on espère que la sérénité reviendra assez vite au sein de l’exécutif, qui a la capacité de rebondir. Il y a des dossiers urgents et importants qui doivent avancer. Comme l’école.»

Nicolas Paccaud et Denis Grandjean, respectivement chefs des groupes Horizons Nouveaux et UDC, attendent les possibles recours avant de prendre position. Le radical François Helfer déplore une «situation triste pour Romont» et «le risque de perdre du temps» en raison des recours. Quant à Nicolas Dafflon, il assure que le PDC «ne lâchera pas Dominique Butty. On ignore ce qu’il va faire, mais nous respecterons sa décision, quelle qu’elle soit.» Et de souhaiter que la pression sur l’exécutif se relâche, «afin qu’il puisse travailler».

Début de communication

C’est en tout cas l’intention de l’exécutif, assure le vice-syndic: «Nous avons commencé à mettre en œuvre les recommandations émises par la préfecture, en matière de fonctionnement. C’est en cours, en ce qui concerne l’organisation des chefs de service. Mais nous communiquerons après la rentrée.» Une séance d’information à la population devrait également intervenir avant la séance du Conseil général du 3 octobre.

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