«Je serais fier de succéder à Godel»
Le député UDC Philippe Demierre annonce qu’il est candidat pour l’élection au Conseil d’Etat
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Magalie Goumaz
25 mars 2021 à 02:01
Conseil d’Etat » Le député glânois Philippe Demierre est candidat à la candidature pour le Conseil d’Etat fribourgeois, dont l’élection aura lieu en novembre prochain. Membre de la Commission des finances et de gestion du Grand Conseil, il connaît les rouages de la vie politique fribourgeoise même s’il n’y est actif que depuis quelques années seulement. C’est avec ce musicien, responsable administratif de l’HFR, que l’UDC va tenter de revenir au gouvernement, après de nombreux essais infructueux.
Vous vous lancez dans cette campagne électorale pour gagner ou pour faire de la figuration?
Philippe Demierre: Je pars gagnant, car c’est dans mon tempérament. A l’époque, je pratiquais la course à pied et je fais toujours beaucoup de sport. Dans aucune de mes activités je ne pars perdant.
Depuis 1996 et le départ de Raphaël Rimaz, l’UDC a présenté tous les profils possibles pour retrouver sa place au gouvernement. Pourquoi est-ce que vous vous y parviendriez?
Il y a sept sièges à briguer au Conseil d’Etat. Parmi eux, il y en a toujours un qui est flottant. Lors de l’élection complémentaire pour succéder à la verte Marie Garnier, c’est le PLR qui l’a gagné. Les lignes peuvent à nouveau bouger en novembre prochain.
Vous visez le second siège du PLR?
Pas forcément. Avec trois sièges, Le Centre est actuellement surreprésenté. Alors pourquoi ne pas viser un de ses sièges? Le conseiller d’Etat Georges Godel va quitter le gouvernement. Etant donné qu’il représente le sud de la Glâne, comme moi, je serais fier de pouvoir le remplacer. Mais, mes adversaires sont à gauche et je me présente pour défendre les sièges de droite.
Vous allez donc marcher sur les plates-bandes de la candidate du Centre Luana Menoud-Baldi, qui a d’ailleurs un peu votre profil? Glânoise comme vous, elle est aussi proche des milieux musicaux.
Je la connais très bien, mais je ne marche sur les plates-bandes de personne. Au niveau politique, nous avons chacun des idées bien tranchées. Je pense néanmoins que j’ai davantage d’expériences politiques qu’elle, et je connais tous les dossiers cantonaux. Mais elle fera sa campagne et je ferai la mienne, sans lui faire de cadeaux.
Vous l’avez avertie de votre candidature?
Pas du tout.
Vous êtes aussi un nouveau venu en politique. Qu’est-ce qui vous motive à briguer ce siège?
C’est la rencontre avec mon épouse (Nathalie Goumaz, secrétaire générale de Guy Parmelin, ndlr) qui a éveillé mon intérêt pour la politique. Avec elle, j’ai rencontré le conseiller fédéral ainsi que son entourage et j’ai mordu à l’hameçon. L’UDC m’a aussi très bien accueilli. Je suis entré au Grand Conseil en 2017 et en 2020, j’ai intégré la Commission des finances et de gestion, ce qui est inespéré pour une première législature et me permet d’occuper une place très prisée. Et je crois pouvoir dire que j’ai attrapé le virus de la politique.
Vous êtes donc devenu UDC par alliance?
Non. Avant même de porter l’étiquette UDC, je défendais ses valeurs. Je suis issu d’une famille paysanne. J’ai tenu le domaine avec mon père pendant quatorze ans. Mon engagement en son sein n’a rien d’artificiel.
L’UDC a longtemps assuré qu’elle allait présenter une femme. Le nom de votre épouse, Nathalie Goumaz, a d’ailleurs circulé. Vous avez réglé ça en famille?
Mon épouse est fortement engagée en ce moment auprès du conseiller fédéral Guy Parmelin, qui, de plus, préside la Confédération cette année. Elle ne pouvait pas quitter son poste. Mais il n’est pas exclu qu’une autre section de l’UDC fribourgeoise annonce la candidature d’une femme. Je ne suis moi-même que candidat à la candidature. C’est l’assemblée cantonale qui décidera, et nous pourrions former un ticket.
L’UDC doit concilier son aile agrarienne avec son aile urbaine. Où vous situez-vous?
Je dirais que je suis un doux mélange de tout. Je suis agrarien à la base, mais j’ai ensuite fréquenté les écoles sociales. J’ai un bachelor en éducation sociale et un master en direction d’institutions, ce qui me permet d’avoir un pied dans ces milieux. Je connais aussi très bien les réalités de la ville de Fribourg pour avoir dirigé la Jeune garde de la Landwehr, ce qui m’a permis de nouer de nombreux contacts et d’élargir mon réseau. C’est aussi pour ça que je pars gagnant dans cette élection, j’ai beaucoup de bonnes cartes dans mon jeu. Lors des élections pour le Grand Conseil en 2016, j’ai des amis socialistes qui ont voté pour moi car ils me connaissent bien et savent que je suis modéré dans mes propos. Je ne suis en tout cas pas quelqu’un qui n’aime pas les étrangers. Nous devons travailler avec eux. Comme responsable administratif de l’HFR, je sais à quel point nous avons besoin d’eux.
Quitte à dévier de la ligne de votre parti?
Non. Comme l’UDC, je défends la souveraineté de la Suisse. Je ne suis pas en porte-à-faux avec elle. Mais je défends sa ligne de manière modérée pour qu’elle soit comprise par un maximum de personnes.
Les dernières élections n’ont pas profité à votre parti. Après la perte d’un siège au Conseil national, l’UDC fribourgeoise a perdu de nombreux élus dans les parlements communaux en mars dernier. Qu’est-ce qui ne va pas?
Je pense que deux phénomènes se sont additionnés. D’un côté, il y a la vague verte qui déferle. De l’autre, l’UDC, qui est un parti proche de la population, a été pénalisée par la pandémie. En raison des restrictions, elle n’a pas pu aller à la rencontre des citoyens comme elle en a l’habitude.
Comment allez-vous vous profiler pour contrer cette bise verte, avec quel slogan?
L’UDC a des thèmes très clairs qu’elle va défendre dans cette campagne comme la sécurité, la famille mais aussi l’écologie, car nous avons des choses à dire. Les Verts n’en ont pas le monopole, notamment lorsqu’on parle de l’agriculture. Et si je devais choisir un slogan maintenant, ce serait «Le bien-être de notre population dans la vie de tous les jours».
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