Gravières, les grandes tractations
Le canton met à jour le plan sectoriel d’exploitation des matériaux avec un large comité de pilotage
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25 septembre 2020 à 21:54
Matériaux » Comment concilier les besoins en gravier local pour la construction et les sensibilités grandissantes aux nuisances générées par les exploitations? Un casse-tête délicat que tente de résoudre le canton. Il a lancé cet été la révision du plan sectoriel d’exploitation des matériaux (PSEM), un instrument d’information et de coordination qui inventorie et hiérarchise les secteurs à exploiter en priorité. Un comité de pilotage (Copil) a été mis sur pied pour encadrer les aspects techniques, placés, eux, sous la responsabilité du Service des constructions et de l’aménagement (SeCA).
L’Etat mène tous les dix ans la révision de ce discret mais important plan. Il n’est pas contraignant, mais c’est sur lui que se basent les communes pour mettre en zone gravière certains secteurs. Les sociétés exploitantes de gravières y sont aussi attentives, elles qui ont parfois des vues sur les terrains (ou sur l’exploitation du sous-sol) que recense le PSEM.
Intérêts nombreux
Au vu des près de vingt personnes présentes dans ce Copil, c’est peu dire que les intérêts sont nombreux et bien plus représentés que les décennies précédentes, où seuls les gravières et quelques services du canton encadraient ce plan. Cette année, la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC) a réuni les services du canton et les gravières, mais aussi les milieux de protection de la nature et du paysage, les communes, des bureaux d’études ou encore l’Association suisse des transports routiers et les préfectures.
«Les projets liés aux gravières pourraient aller plus vite»
Markus Bapst
Pour arriver à quoi? Globalement, l’idée est de réduire au minimum les inévitables points de friction sur ce sujet sensible. Giancarla Papi, cheffe du SeCA, énumère: besoin en extraction, choix de favoriser ou non les grands gisements, rôle de surveillance des communes et du canton ou encore les sanctions et des taxes. «Il s’agit de pondérer les intérêts», afin d’arriver avec un paquet acceptable par tous. Pas simple. Les discussions seront tendues, et la DAEC reconnaît qu’il y aura des désaccords insurmontables.
«Avec un consensus, les projets liés aux gravières pourraient aller plus vite grâce à des relations pacifiées entre tous les acteurs» espère Markus Bapst, ancien député et représentant des bureaux d’études.
Un point de départ semble clair: la volonté de favoriser le gravier local et le recyclage pour éviter l’«absurdité de faire venir du gravier de France ou de Zurich», qui génère transports et pollution, selon les mots du conseiller d’Etat Jean-François Steiert.
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