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Canton

De la lumière malgré tout

La Balade des lumières, à Morat, met un peu de baume au cœur pendant la crise


Photos Alain Wicht Texte Chantal Rouleau

Photos Alain Wicht Texte Chantal Rouleau

6 mars 2021 à 02:01

Morat » «En un an, c’est notre première sortie culturelle. Enfin, il y a quelque chose à faire!» Au Musée de Morat jeudi soir, Isabel Leopold, qui est venue avec sa famille de Saint-Ours, attend pour voir la prochaine animation. «Nous sommes allés tout à l’heure à l’ancienne caserne des pompiers. C’était vraiment bien fait, convivial et très esthétique», poursuit-elle avant d’entrer dans une salle où les lumières crépitent.

Depuis mercredi, le chef-lieu lacois est empreint de lumière. Mais pas trop, afin de respecter les restrictions liées à la pandémie de Covid-19. Le Festival des lumières, qui a accueilli en janvier 2020 plus de 90 000 spectateurs en douze jours, s’est mué en Balade des lumières, une version allégée mais qui fait du bien au moral. La manifestation a lieu du mercredi au dimanche jusqu’au 28 mars.

La balade des lumières de Morat from La Liberté on Vimeo.

 

«Cela met un peu de couleur dans nos vies», témoigne un groupe de Neuchâteloises. «Nous ne nous sommes pas vues depuis cet été. Cela fait du bien», ajoute l’une d’elles. L’équipe de six personnes prend un verre à la sortie du Musée de Morat. «Nous pouvons nous voir toutes ensemble à l’extérieur depuis le début de la semaine seulement. Nous en avons donc profité pour venir ici.»

Ambiance calme

La manifestation consiste principalement en deux expositions. L’une est composée de cinq arteplages au Musée de Morat, l’autre est une animation son et lumière de dix minutes à l’ancienne caserne des pompiers. Pour les visiter, les personnes intéressées doivent se procurer un billet à l’avance (séparément pour chacun des endroits). «Nous sommes contents qu’il y ait quelque chose, c’est un peu triste sinon», commente la Moratoise Patricia Kefaya, rencontrée devant le musée.

Entre les deux lieux d’exposition situés de part et d’autre de la Vieille-Ville, des installations lumineuses mettent aussi un peu de vie dans la cité, qui est plutôt déserte ce soir-là. Des avions en papier multicolores voltigent par exemple sur la place à côté du château et des fleurs de lotus géantes égaient le bord du lac. Les remparts sont aussi illuminés. Ici et là, quelques passants observent les œuvres, mais l’ambiance est des plus calmes.

«Dire que normalement, ce week-end aurait été carnaval», soupire Christine Tschachtli, venue de Chiètres. Habituée du festival auquel elle participe chaque année, elle se réjouit que la manifestation, même plus petite, ait lieu malgré tout. «Ce qu’ils ont fait me plaît beaucoup, même si ce n’est pas comme le festival. Nous sommes venus aussi pour soutenir les artistes», commente-t-elle. A ses côtés, Andreas Hurni ajoute: «Il a fallu du courage pour maintenir la manifestation, qui ne sera probablement pas rentable.»

Les organisateurs prévoient effectivement un déficit de 50 000 à 100 000 francs pour un budget d’environ 600 000 francs. «Si nous avions annulé, le montant des pertes aurait probablement été presque aussi élevé. Notre but est de soutenir la culture, de donner la possibilité aux artistes de présenter leurs œuvres mais aussi aux techniciens de travailler», souligne Luca Schild, responsable opérationnel. Il ajoute: «Nous sommes conscients qu’il ne s’agit pas d’un festival mais après avoir étudié différents plans, nous tenions à aller jusqu’au bout. Nous souhaitions apporter un peu de lumière à Morat pendant cette période assez sombre.»

Quelque 70 inscriptions aux deux expositions ont été enregistrées mercredi soir et environ 115 jeudi. «Nous ne voulons pas avoir beaucoup plus de visiteurs. Le nombre maximum autorisé est d’environ 250 par soir», indique Luca Schild. Alors que le flux de visiteurs est contrôlé à l’intérieur, il n’est pas possible de le faire à l’extérieur. «Il y aura des patrouilles pour s’assurer qu’il n’y ait pas de rassemblements. Nous avons mis en place toute une démarche de management de conflit. S’il y a trop de monde, nous devrons éteindre les installations lumineuses», informe le responsable.

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