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Canton

Chronique d’une affaire toxique

Une étude historique met en lumière la manière chaotique dont l’ancienne décharge de la Pila a été exploitée de 1953 à 1972 par la ville de Fribourg. Longtemps, le site s’est apparenté à une zone de non-droit

Visite de la décharge de La Pila avec Jean-Cyril Favre, Ingénieur forestier EPF de Geosud Photo Lib / Charly Rappo, Posieux, 19.11.2020Charly Rappo

PHOTOS Charly Rappo  -   TEXTES Thibaud Guisan

PHOTOS Charly Rappo - TEXTES Thibaud Guisan

19 novembre 2020 à 23:10

Temps de lecture : 1 min

Environnement » Absence de réglementation, méconnaissance, laxisme, enchevêtrement de prérogatives entre la ville de Fribourg et le canton, négligence des utilisateurs et de la surveillance, forte croissance industrielle. Ce sombre tableau concerne la décharge de la Pila, exploitée de 1953 à 1972 par la ville de Fribourg dans un méandre de la Sarine. Il est dressé par l’historien Alexandre Elsig, auteur d’une double enquête historique pour le compte de la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC), dans le cadre de la procédure d’assainissement du site pollué.

Cette étude, qui date pourtant de 2009, était frappée du sceau du secret. Dans un premier temps, la DAEC a refusé de la transmettre à La Liberté, qui a dès lors actionné la loi cantonale sur l’information et l’accès aux documents. Une procédure judiciaire reste pendante devant le Tribunal cantonal. Entre-temps, la DAEC a fini par sortir de l’ombre ces rapports après la publication, la semaine dernière, de la clé de répartition des coûts d’assainissement de la décharge.

Convention avec l’Etat

L’étude historique permet de prendre la mesure du chaos qui a longtemps régné sur un site où le volume de matériaux souillés est aujourd’hui évalué à 280 000 m3. L’histoire commence au début des années 1950. La ville de Fribourg, confrontée à une urbanisation grandissante, est à la recherche d’un emplacement pour installer une nouvelle décharge publique, en remplacement du ravin de Pérolles. Un accord finit par être trouvé pour exploiter un site localisé dans la forêt de Châtillon, au lieu-dit la Pila. Une convention est signée le 27 juillet 1953 entre le Conseil communal de Fribourg et la Direction de l’instruction publique, le terrain appartenant au Collège Saint-Michel. L’accord porte sur une durée de dix ans, reconductible tacitement d’année en année.

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