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Canton

«C’est le bon moment pour partir»

Benoît Piller quitte la présidence du Parti socialiste fribourgeois après sept ans à cette fonction

Eidgenössische Wahlen 2019. 2. Wahlgang Ständerat. Bild: Benoît Piller, SP-Präsident. Foto: FN / Corinne Aeberhard, Freiburg, 10.11.2019Corinne Aeberhard

 Magalie Goumaz

Magalie Goumaz

16 janvier 2020 à 02:01

Politique » Président du Parti socialiste fribourgeois depuis 2013, Benoît Piller a annoncé hier soir aux membres réunis en assemblée à Remaufens qu’il allait remettre son mandat. L’élection d’un nouveau président est prévue pour le mois de mai prochain.

Pourquoi quittez-vous la présidence du Parti socialiste fribourgeois?

Benoît Piller: Après sept ans de présidence, il est temps de passer le témoin. Et je n’ai pas choisi ce moment par hasard. Les élections fédérales sont derrière nous, et les préparatifs pour les élections communales puis cantonales de 2021 commencent. C’est donc le bon moment, raison pour laquelle d’autres partis renouvellent leurs organes dirigeants en ce début d’année.

Les partis semblent avoir toujours plus de peine à trouver un volontaire pour cette fonction. Vous étiez vous-même le seul candidat en 2013. Président, ça ne fait plus rêver?

Il ne faut pas le cacher, la fonction est exigeante. Le président tient plusieurs rôles. Il gère tout l’aspect administratif et organisationnel, mais il doit aussi être à la pointe des dossiers politiques et mettre en place les stratégies de son parti. L’engagement est conséquent.

Vous avez un successeur naturel?

Beaucoup de personnes, dans notre parti, sont susceptibles de me succéder. Mais je dirais qu’un des critères est tout de même d’être député au Grand Conseil. C’est le seul moyen de suivre au plus près l’actualité politique fribourgeoise et de répondre aux médias presque sept jours sur sept, sans avoir à aller chercher l’information ailleurs.

David Bonny, puis vous: ne serait-ce pas le tour d’une femme de présider le PS fribourgeois?

Homme ou femme, Alémanique ou Romand, coprésidence ou pas, ce n’est pas à moi de le dire.

En 2013, dans nos colonnes, vous parliez d’un beau challenge. La réalité a dépassé vos attentes?

C’est vrai. Ce poste m’a beaucoup appris et apporté. Mais, le plus important, ce sont les résultats. Le PS fribourgeois est maintenant le premier parti au Grand Conseil, même si la gauche est toujours minoritaire. Il est devenu l’an dernier le premier parti aux élections fédérales. La gauche unie a récupéré son troisième siège au Conseil national, au détriment de l’UDC. Enfin, deux femmes socialistes occupent les présidences en 2020: Kirthana Wickramasingam est présidente du Grand Conseil, tandis qu’Anne-Claude Demierre est présidente du Gouvernement fribourgeois. Ce sont là des résultats encourageants, qui font du PS un parti attractif.

En octobre dernier, vous êtes peut-être devenu le premier parti fribourgeois lors des élections fédérales, mais vous avez aussi perdu trois points de pourcentage. Le PS n’est pas si en forme…

On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Effectivement, nous avons régressé en pourcentage, mais nous n’étions pas les seuls. Au niveau fédéral, tous les partis représentés au Conseil fédéral ont perdu des plumes.

Echec également en 2018 de votre stratégie consistant à imposer la conseillère nationale socialiste Valérie Piller Carrard pour succéder à la verte Marie Garnier, qui a débouché sur l’élection du PLR Didier Castella.

Il s’agissait d’un siège de gauche, et le PS était aussi légitimé à l’occuper. Avec Valérie Piller Carrard, nous avons voulu présenter une personnalité qui apporte une expérience fédérale au niveau cantonal. Mais nous avons sous-estimé l’incompréhension de nos alliés. Cet épisode passé, nous avons continué à travailler ensemble.

Les plaies ne risquent-elles pas de se rouvrir en 2021?

Une chose après l’autre. La nouvelle présidence va se mettre en place. Et elle aura un intéressant défi à relever: participer à la désignation des candidats pour 2021 et mener cette campagne. Elle a le temps de s’y préparer.

Pour succéder en 2021 à la conseillère d’Etat Anne-Claude Demierre et maintenir la parité, il n’y a pas pléthore de candidates potentielles. Y a-t-il un vide générationnel au sein du PS fribourgeois?

C’est un peu le propre de tous les partis. Entre 40 et 50 ans, certains quittent temporairement leur fonction politique ou se mettent en retrait pour des raisons familiales ou professionnelles. Raison pour laquelle les partis doivent veiller à ne pas verrouiller les postes, afin de ne pas démotiver la relève et lui offrir des opportunités. C’est aussi une des raisons de mon départ, après sept ans de présidence. Mais nous avons de la relève, il n’y a qu’à scruter nos bancs du Grand Conseil, où siègent beaucoup de jeunes, dont une courte majorité de femmes, sur les 28 députés de notre groupe.

Après avoir quitté la présidence du PS, vous remettrez également votre mandat de député?

Je reste député en tout cas jusqu’à la fin de la législature. Pour la suite, tout dépendra des stratégies qui seront discutées au sein des fédérations.

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