Mirjam Ballmer. "C'est la cause verte qui gagne à Fribourg"
La verte Mirjam Ballmer entre à l’exécutif de Fribourg. Pierre-Olivier Nobs parvient à sauver son siège
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Patrick Chuard et Stéphanie Schroeter
8 mars 2021 à 01:53
Longue attente dans la capitale, hier après-midi. Les résultats pour l’exécutif n’ont été proclamés qu’à 18 h 15. Au Musée Gutenberg. Comme pour bien imprimer un moment historique dans la politique fribourgeoise: les Verts accèdent à l’Exécutif de la ville-centre, une première depuis le passage de l’écologiste Jacques Eschmann dans les années 1990. Leur tête de liste, Mirjam Ballmer, se place troisième, derrière les socialistes réélus, Thierry Steiert et Andrea Burgener Woeffray.
Au moment de la photo, devant l’Espace Jean Tinguely - Niki de Saint Phalle, un homme arrive sur son vélo: c’est Pierre-Olivier Nobs. Le chrétien-social sauve son siège à l’exécutif après une campagne extrêmement engagée – c’est l’autre surprise de la journée. Reste le cinquième élu, Laurent Dietrich (pdc), qui se fait désirer quelques minutes avant de rejoindre le groupe à la course. Seul bourgeois face à quatre élus de gauche, aurait-il eu un moment de vertige? Les libéraux-radicaux sont en tout cas les grands absents de cette photo souvenir 2021, n’ayant pas réussi à sauver le siège laissé vacant par Antoinette de Weck.
Tout le monde n’a d’yeux que pour la nouvelle tête, Mirjam Ballmer. «Aujourd’hui, c’est la cause verte qui gagne à Fribourg», se réjouit la députée et coprésidente cantonale du parti écologiste. Grande favorite, la nouvelle élue se dit quand même «surprise». Pendant une campagne, «tout peut toujours arriver, surtout dans une élection au système proportionnel. On ne peut jamais être sûr, j’ai toujours eu cette attitude à chaque élection, aussi pour me protéger», confie-t-elle. Habituée aux Parlements cantonaux, d’abord à Bâle puis à Fribourg, elle «se réjouit» de porter cette nouvelle casquette d’édile. «Ce sont deux rôles bien distincts. Je me réjouis d’être en lien avec les gens, d’influencer des projets, d’y amener mes valeurs, de développer la qualité de vie à Fribourg.»
Stratégie payante
La décision des partis de gauche de rompre leur alliance traditionnelle et de présenter chacun une liste complète a donc payé, constate Mirjam Ballmer. «J’ai toujours dit que le but n’était pas de s’attaquer à un ou à une sortante, mais de renforcer la gauche. Notre objectif était de décrocher quatre sièges.»
L’autre vedette du jour dans la ville des Zaehringen, c’est Pierre-Olivier Nobs. L’homme qui revient de loin. Victime potentielle de la désunion de la gauche, à cause du peu de poids électoral du Centre gauche - Parti chrétien-social, le conseiller communal savoure ce moment et fait part de son émotion: «Je ressens aussi une grande responsabilité de me faire réélire dans une période difficile pour la population. Elle a compris que je suis un simple citoyen à son service», explique Pierre-Olivier Nobs. «Nous savions que c’était impossible et nous l’avons fait parce que c’était impossible», lance-t-il en tronquant une citation de Mark Twain. «Nous avons renforcé le centre gauche partout dans le canton et dans le Grand Fribourg. C’est un bon signal pour la suite!»
La bosseuse en tête
Troisième star de ce dimanche de scrutin, Andrea Burgener Woeffray est la mieux élue de l’exécutif: «Je m’attendais à conserver mon siège mais pas à terminer première», explique celle qui a obtenu 3772 voix. Une surprise d’autant plus grande que la socialiste, directrice de l’édilité, estime avoir été souvent attaquée par la droite durant la campagne. «J’ai compris que c’était une stratégie pour ne pas évoquer tout ce que j’ai entrepris et réalisé durant ces cinq dernières années.» Un bilan dont est fière l’élue âgée de 64 ans, même si d’aucuns estiment qu’elle était parfois en retrait durant cette campagne électorale. «Je suis assez étonnée car j’ai fait campagne. Mais je suis quelqu’un qui n’a pas besoin d’être sous les projecteurs, je ne suis pas une bonne communicatrice.» Sa victoire, Andrea Burgener Woeffray la perçoit comme une reconnaissance pour le travail accompli, sa capacité d’écoute et de conciliation.
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