Ces voix étrangères qui comptent

Bulle » A la fin de l’an passé, les 24 693 résidents du chef-lieu gruérien comptaient dans leurs rangs 41% d’étrangers, issus de 121 pays. Le Portugal venait en tête, avec 17,5% de la population résidente légale, devant la France à 5,5%, le Kosovo à 3,1%, l’Italie à 2,2% et l’Espagne à 1,8%. Mais n’est pas électeur étranger qui veut. Seuls les détenteurs de permis C qui résident aujourd’hui à Bulle et sur le territoire cantonal depuis cinq ans pourront glisser leur bulletin dans l’urne dimanche. Dans le chef-lieu, ils sont ainsi 4627, tous regroupés sans nuancier national. Ils représentent plus de 28% des 16 523 électeurs inscrits. Pèseront-ils sur la composition de l’Exécutif et du Parlement bullois? Les y a-t-on incités?

Aussi d’autres canaux

Ils sont en tout cas informés de leur droit de vote et d’éligibilité au niveau communal. En décembre dernier, les conseillers d’Etat Maurice Ropraz et Anne-Claude Demierre ont en effet adressé un courrier – c’est une première – aux 35 300 étrangers du canton, pour leur rappeler ces droits et les inciter à participer. «C’est une action forte de la Commission cantonale pour l’intégration des migrants que j’ai relayée sur nos réseaux sociaux», explique la déléguée bulloise à l’intégration, Sophie Cattin. «J’en ai aussi discuté avec des membres des communautés, au gré des contacts. Avec les restrictions sanitaires, il était difficile d’en faire plus. C’est vrai que le vote paraît compliqué. Mais nous étions à disposition.»

Cette campagne menée en français – faute de budget – semble avoir eu un impact limité sur les vocations politiques, du moins à Bulle. En 2016, un seul candidat à l’exécutif était titulaire d’un permis C; cette année, aucun. Côté législatif, on dénombrait 6 étrangers en lice sur 172 candidats. Ils sont 8 cette année, sur 182 – trois Français, deux Portugais, deux Espagnols et une Thaïlandaise. L’effet de la campagne sur la participation, dimanche, sera quant à lui difficile à cerner (lire ci-dessous).