Agroscope peut décoller

Recherche » Après bien des péripéties, l’extension d’Agroscope à Posieux se concrétise enfin. Hier, le Grand Conseil a accepté sans sourciller un crédit additionnel de 54 millions de francs pour la construction d’un bâtiment de recherche, doté de laboratoires derniers cris. A tel point que même le conseiller d’Etat Jean-François Steiert a semblé surpris par le soutien unanime et quasi enthousiaste des députés.

Projet revu

En mars 2015, le Grand Conseil a déjà approuvé un crédit de 65,8 millions pour l’extension du site de Posieux. Mais le projet s’est enlisé lorsque la Confédération a aussi voulu revoir toute la stratégie d’implantation des différents sites de recherche d’Agroscope. Et plutôt deux fois qu’une. Dans un premier temps, l’idée de faire de Posieux le navire amiral de la recherche agronomique en Suisse a surtout braqué les nombreux cantons suisses qui abritent des activités d’Agroscope. Tous les influenceurs des campagnes fribourgeoises ont œuvré pour trouver une solution satisfaisante pour tous.

Au final, la création d’un campus de recherche central à Posieux assorti de deux centres de recherche régionaux à Changins et à Reckenholz ainsi que de stations décentralisées a été approuvée. D’où la nécessité de revoir complètement le projet initial et de le compléter par de nouvelles infrastructures. Pour Jean-François Steiert, Posieux sera ainsi le «cœur palpitant d’Agroscope». Une perspective qui ravit le Grand Conseil. Les représentants de chaque groupe ont ainsi salué un projet qui s’intègre dans la stratégie de promotion économique du canton de Fribourg, avec à la clé la création d’emplois hautement qualifiés. Sylvie Bonvin-Sansonnens (v-cg, Rueyres-les-Prés) a aussi rappelé que la recherche ne devait pas être le propre des multinationales et que notre souveraineté alimentaire était entre les mains d’Agroscope.

Opération intéressante

Président de la Commission des finances et de gestion, Claude Brodard (plr, Le Mouret) a ajouté que financièrement, l’opération était intéressante puisqu’il est prévu que le loyer que paiera Agroscope couvrira les dépenses du canton. Au terme d’un bail de 25 ans, la Confédération soldera les comptes. Ruedi Schläfli (udc, Posieux) a cependant émis quelques craintes. «Le budget de construction devra être tenu. Nous ne voulons pas vivre un épisode douloureux de plus», a-t-il lancé, rappelant que le dépassement de crédit était devenu la marque de fabrique de l’Etat de Fribourg.

Jean-François Steiert l’a cependant rassuré. Le coût du projet prévoit une réserve de 15%, soit bien au-delà des 2% prévus dans le cadre de la rénovation du Collège Sainte-Croix, à Fribourg. «Nous pourrions prendre l’exemple de la Confédération», estime le conseiller d’Etat. S’il n’y a pas d’oppositions, le chantier pourrait démarrer l’automne prochain.