A la découverte des papillons de nuit

Fribourg» Le soir tombe doucement sur le Jardin botanique. Une vingtaine de personnes patientent devant l’entrée. Lampes frontales, habits chauds, leur allure est aventurière. Elles s’apprêtent à partir à la chasse aux papillons de nuit. Un exercice plutôt statique, d’où la stratégie de s’emmitoufler en ce frisquet mois de mai. L’activité était proposée vendredi dans le cadre de la Fête de la nature, qui a démarré jeudi et qui durera jusqu’au 28 mai en Suisse.

Une fois l’entrée passée, c’est un peu un autre monde qui s’offre aux regards. Car si le jardin est ouvert à tous durant la journée, il est très rare de pouvoir l’observer de nuit. Un drap tendu sur un cadre a des allures féeriques. Il reflète la lueur bleue et verte fluorescente d’une lampe spécialement conçue pour attirer les papillons de nuit. «Elle émet des rayons UV, comme dans un solarium, alors il ne faut pas trop s’en approcher. Quand je fais beaucoup de piégeages, il m’arrive de mettre de la crème solaire», assure le biologiste François Rion, chef des opérations, qui a travaillé ici comme bénévole.

Le piège des LED

Ce «piège» induit aussi une triste réalité. Hypnotisés par la lampe, les papillons de nuit ne grillent pas, mais oublient de manger, de se reproduire. «Les lampadaires LED émettent des longueurs d’onde semblables et perturbent donc le cycle de vie d’énormément d’insectes», lâche celui qui fait partie de la Société fribourgeoise d’entomologie. Si la nature du phénomène reste un peu mystérieuse à ses yeux, il précise que des études sont en cours.