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Luxe. Rebond des exportations horlogères en janvier

Portée par le haut de gamme, l'industrie horlogère suisse a retrouvé de l'allant en janvier. Après quatre mois consécutifs en repli, les exportations ont rebondi de 4,1% à 1,99 milliard de francs.

Les livraisons en termes de valeur ont fléchi pour quasiment toutes les catégories de prix, à l'exception du haut de gamme (archives).KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER

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AWP

ATS et AWP

20 février 2025 à 10:29, mis à jour à 10:38

Temps de lecture : 3 min

La progression reflète notamment la croissance des livraisons vers les Etats-Unis et le Japon, le marasme restant de mise à Hong Kong et en Chine. En terme de volumes, le repli s'est cependant poursuivi, atteignant 4,2% par rapport à janvier 2024, à un total de près de 1,1 millions de pièces, indique jeudi la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) dans sa statistique mensuelle.

En décembre, les exportations de la branche avaient fléchi de 5,4% à 1,96 millions de francs, le repli atteignant 2,8% sur l'ensemble de 2024 à 25,9 milliards de francs.

En termes de valeur, le rebond affiché en janvier a reposé sur les montres en métaux précieux, les envois à l'étranger progressant nettement de 9,7% à 721,3 millions de francs, ainsi que sur ceux des garde-temps bimétalliques (+8,9% à 354 millions). Toutes les autres catégories, dont celles des montres en acier (-2,4% à 656,4 millions) ont essuyé un repli.

Les livraisons en termes de valeur ont fléchi pour quasiment toutes les catégories de prix, à l'exception du haut de gamme, soit les montres de plus de 3000 francs (prix export), leur hausse de 7% ayant plus que compensé les reculs subis dans les autres segments. Les garde-temps d'un montant inférieur à 200 francs ont eux affiché un niveau proche de celui de janvier 2024 (+0,7%). La baisse cumulée des autres catégories (200 à 500 francs et 500 à 3000 francs) a atteint 8%.

Les Etats-Unis premier marché

Ventilées selon les régions, les envois ont bondi de 16,2% à 378,9 millions de francs aux Etats-Unis, le pays de l'Oncle Sam consolidant sa position de première destinations des montres helvétiques. Le Japon s'est aussi distingué, devenant le deuxième marché, à la faveur d'un envol de 26,2% à 154,8 millions.

Le pays du Soleil levant a ainsi relégué Hong Kong au troisième rang, l'ex-colonie britannique essuyant un nouveau repli de 11,7% à 141 millions de francs. Quatrième marché de l'horlogerie helvétique, la Chine a aussi subi une nouvelle et forte contraction, soit de 29,1% à 137,8 millions. En l'espace de deux ans, les livraisons vers l'Empire du Milieu ont dégringolé de plus d'un quart (-25,6%) et de 15,9% à Hong Kong.

En Europe, le Royaume-Uni, premier marché du Vieux-Continent et sixième sur l'ensemble du globe, a enregistré une progression de 3,2% à 112,8 millions de francs. Les exportations ont revanche diminué en Allemagne (-0,7% à 92,5 millions), en France (-3,7% à 89,9 millions) et encore plus fortement en Italie (-9,8% à 68,5 millions).

Quand bien même cette première performance de l'année ne laisse pas présager de la suite, selon l'analyste de la banque Vontobel Jean-Philippe Bertschy, les investisseurs voulaient eux y croire. Ainsi vers 09h50 à la Bourse suisse les titres des deux groupes actif dans l'horlogerie, le biennois Swatch Group et son concurrent genevois dans le luxe Richemont progressaient nettement, le premier décollant de 2,9% à 171,30 francs et le second de 1,1% à 180,65 francs, dans un indice SLI en repli de 0,1%.

Si les grands groupes de luxe ont pu surprendre à la hausse au quatrième trimestre 2024, M. Bertschy observe que la communauté des experts du secteur demeure prudente sur l'évolution en Chine. L'analyste de Vontobel n'anticipe ainsi aucun rebond cette année, d'autant plus que l'inconnue reste de mise quant à d'éventuels droits de douane aux Etats-Unis.