Australie. Les autorités euthanasient des dizaines de dauphins en Tasmanie
Des agents de protection de l’environnement commencent mercredi à euthanasier 90 dauphins échoués sur une plage de Tasmanie, en Australie, ont-ils annoncé. Cette décision a été prise après l’échec de tentatives de remise à l’eau.
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ATS et AFP
19 février 2025 à 06:32, mis à jour à 09:55
Cent cinquante-sept dauphins au total se sont échoués en l’espace de 48 heures près d’Arthur River, une localité peu peuplée du nord-ouest de la Tasmanie, île située dans le sud-est de l’Australie.
Selon le département de l’Environnement local, il semble s’agir d’un banc de fausses orques, des gros dauphins prédateurs. Seuls 90 de ces spécimens étaient vivants mercredi après-midi, d’après la même source. Sur des photos diffusées par les autorités, des dizaines de dauphins d’un noir brillant apparaissent étendus sur le sable le long d’une plage à marée basse.
A l’issue d’une expertise vétérinaire, «nous avons pris la décision d’euthanasier les animaux», a déclaré à la presse l’agente de protection de la faune sauvage Shelley Graham. «Cela va probablement être le plan d’action pour les 90» animaux, a-t-elle ajouté. Les tentatives de remise à l’eau des dauphins, pouvant peser plus d’une tonne chacun, ont tourné court, a relaté le biologiste Kris Carlyon.
«C’est probablement le lieu le plus difficile que j’ai vu en 16 ans d’expérience dans ce domaine en Tasmanie. Il est extrêmement isolé, extrêmement difficile d’accès. Nous avons fait de notre mieux ce matin mais nous sommes à court d’options pour une remise à l’eau réussie», explique M. Carlyon. «L’euthanasie d’un animal de cette taille, ce n’est pas un exercice simple», a-t-il admis.
Plus tôt, le département local de l’Environnement avait fait état de «conditions océaniques et de la difficulté à acheminer un équipement spécialisé dans ce lieu reculé». Des échouements massifs de cétacés sont de plus en plus fréquemment constatés à travers le monde, un phénomène dont les causes n’ont pas été scientifiquement établies à ce jour mais qui pourrait être lié à l’activité humaine.
«Compte à rebours»
En Australie, des dizaines de dauphins pilotes s’étaient échoués sur une plage à l’extrémité sud-ouest du pays en avril dernier. «Au moment où (un cétacé) s’échoue, le compte à rebours pour sa survie s’enclenche», explique la spécialiste de la vie marine Vanessa Pirotta.
«Nous ne comprenons pas encore pourquoi (les cétacés) s’échouent», ajoute-t-elle. «La Tasmanie s’est révélée être un point chaud pour les échouements de masse comme celui-ci. Peut-être que c’est sa situation géographique, qui rend difficile de naviguer autour d’elle», avance l’experte.
«Souvent, nous ne faisons pas la lumière sur la cause fondamentale» de ce phénomène, indique Kris Carlyon. Ces animaux «ont vraiment de forts liens sociaux. Un spécimen désorienté peut attirer les autres vers le rivage», décrit-t-il. Selon Brendon Clark, un agent local de protection de la faune sauvage, ces animaux sont les premiers à s’être échoués dans cette partie de la Tasmanie depuis une cinquantaine d’années.
Les fausses orques peuvent mesurer jusqu’à six mètres de long. Comme d’autres delphinidés, ces cétacés également appelés faux épaulards sont des animaux grégaires qui forment souvent des bancs de 50 individus ou plus.