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Sectes. Parallèle entre le suicide collectif à Montreux et drame de l'OTS

Un massacre comme celui de l'Ordre du Temple solaire (OTS) il y a 30 ans pourrait se reproduire en Suisse, met en garde la directrice du Centre intercantonal d'information sur les croyances (CIC). Le drame de Montreux (VD) en 2022 en est la preuve, selon elle.

23 corps criblés de balles et carbonisés de membres de l'OTS avaient été retrouvés à Cheiry en 1994 (archives).KEYSTONE/RUBEN SPRICH

ATS

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6 octobre 2024 à 07:25, mis à jour à 07:34

Temps de lecture : 2 min

Le 24 mars 2022, cinq membres d'une même famille s'étaient jetés de leur balcon dans la cité vaudoise. Seul le fils a survécu. L'instruction pénale a conclu au suicide collectif prémédité. "Bien qu'à une échelle réduite [...] on peut faire un lien avec l'affaire de l'OTS", explique dans un entretien diffusé dans Le Matin Dimanche la directrice du CIC Manéli Farahmand.

Dans la nuit du 4 au 5 octobre 1994, 25 membres de l'OTS sont morts empoisonnés et brûlés à Salvan (VS), 23 étouffés ou criblés de balles à Cheiry (FR) et cinq au Québec.

"Dans les deux cas, il y a un paradoxe entre la mise en place d'un dispositif de survie et l'acte du suicide sur fond de croyances millénaristes", ajoute-t-elle. "Dans les deux cas, les convictions survivalistes se sont retournées en visions apocalyptiques avec l'évocation d'un 'passage' vers une autre dimension pour fuir la dégradation irréversible de la planète".

QAnon sous surveillance

Né en 2001 après la tragédie de l'OTS, le CIC est "particulièrement attentif, depuis le Covid-19, à la mouvance QAnon", explique la socio-anthropologue des religions. Les thèses de ce mouvement relayant des thèses complotistes et conspirationnistes "ont justifié, voire motivé, des actes violents et criminels à travers le monde", ajoute-t-elle. "Si, à ce jour, de tels actes violents n'ont pas été signalés en Suisse, le CIC remarque toutefois de possibles risques de dérives".

Les demandes adressées au CIC portent avant tout sur le christianisme, notamment sur les milieux évangéliques, les nouvelles spiritualités ou les thérapies alternatives, indique Mme Farahmand. "En comparaison, l'islam ainsi que les traditions hindoues, bouddhistes et juives, ne concernent qu'environ 7% des demandes annuelles".