Gilbert Casasus professeur émérite en études européennes de l'Université de Fribourg
3 septembre 2024 à 10:56
La politique étrangère allemande n’a jamais varié d’un iota. Elle aime se faire aimer pour qu’on aime l’Allemagne. Soucieux de représenter les valeurs d’une démocratie libérale et occidentale, ses gouvernements successifs ont toujours œuvré en ce sens. Mais, également passés maîtres dans l’art de se croire au-dessus du lot, ils ont souvent succombé à la dérive moraliste des donneurs de leçons. En toute impunité et, persuadés d’avoir raison par définition, les Allemands se réfugient derrière leur académisme austère pour imposer leur ligne de conduite à leurs partenaires. En position de force, ils remettent plusieurs équilibres européens en question et se félicitent d’avoir pris les rênes du pouvoir. Que cela plaise ou non, ils ne doutent jamais d’eux-mêmes. Seule compte leur façon de faire. Pas seulement en politique, mais aussi dans mille et un autres domaines, à l’image du trop-plein de professeurs made in Germany au sein des universités suisses.
Exprimer ses regrets et présenter des excuses n’est pas tâche facile. Cela requiert doigté et surtout humilité, car cela implique de reconnaître ses erreurs et donc sa faillibilité. Le mot «excuse» lui-même possède une acception peu glorieuse: donner d...
