Louis Ruffieux passe le relais à Serge Gumy
«La Liberté» • Après onze années passées à la tête du journal, Louis Ruffieux a demandé à être déchargé d’une fonction que reprendra dès le 1er août prochain Serge Gumy, actuel rédacteur en chef adjoint.
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11 mai 2015 à 15:44
«La Liberté» va vivre cet été un passage de témoin en douceur. Le 1er août, Serge Gumy, actuel rédacteur en chef adjoint, succédera à Louis Ruffieux qui a voulu lever le pied après avoir conduit durant onze ans le journal. Mais ce dernier ne quitte pas pour autant le métier ni la rédaction. Louis Ruffieux retournera à ses premières amours: le journalisme de terrain et l’écriture. «Il a fait part au début de l’année de son souhait d’être déchargé de sa fonction pour pouvoir s’y consacrer davantage», éclaire l’éditeur Thierry Mauron.
A 60 ans, dont trente-huit déjà mis au service d’une profession qu’il qualifie d’«extraordinaire» et qui le lui rend bien, «LR» va donc retrouver les joies du terrain. Fin observateur notamment des arcanes de la vie cantonale et de la politique fédérale, ce Gruérien à la plume inspirée est un commentateur aussi apprécié que redouté.
Un journal à part
Le journaliste, en provenance de «La Gruyère» à Bulle où il a fait ses armes depuis 1977, a franchi la porte d’entrée du quotidien à Pérolles en 1991. Responsable de la politique cantonale, il a été associé à la rédaction en chef comme adjoint dès 1997 avant d’en assumer la responsabilité en 2004 en succédant à feu Roger de Diesbach. Sous son aile, «La Liberté» a farouchement continué à cultiver sa singularité. C’est l’un des très rares titres suisses à avoir maintenu son tirage contrôlé et vu son lectorat progresser durant la décennie écoulée. Résultat: 105 000 lecteurs selon les chiffres officiels rendus publics le mois passé, alors que d’autres ont essuyé une sérieuse érosion du nombre de leurs lecteurs et surtout de leurs ventes.
Mutation multimédia oblige, le quotidien romand édité à Fribourg a aussi pris le virage de ce nouveau mode de consommation de l’information avec des moyens modestes tout en affirmant sa présence sur les supports numériques. Le chef en partance transmet à son successeur, malgré le recul des ressources publicitaires, un titre en bonne santé. Une réussite à laquelle Louis Ruffieux associe «l’ensemble de la rédaction ainsi que le service commercial, le propriétaire et l’éditeur qui n’ont jamais érigé la rentabilité et le profit en uniques préoccupations».
L’homme rentre dans le rang le sentiment du devoir accompli, au moment où le transfert de l’impression à Berne est achevé et où s’écrit un nouveau chapitre avec l’ouverture du capital de la société éditrice de «La Liberté». Le choix du conseil d’administration de privilégier des acteurs fribourgeois (Groupe E et Banque cantonale, pour un tiers du capital dans un premier temps) correspond à ses attentes en vue de préserver l’indépendance du journal et de sa rédaction. Enfin, Louis Ruffieux ne cache pas qu’un problème de santé à la fin 2014 l’a conforté dans son choix, lui qui craignait depuis toujours de «faire les années de trop».
Fidélité aux valeurs
Dès son entrée en fonction, Serge Gumy cultivera cet attachement et ce fort ancrage du journal dans la vie des Fribourgeois et des Vaudois. «Pourvu d’un solide bagage professionnel et fidèle aux valeurs de «La Liberté», Serge Gumy a à cœur de poursuivre et développer le chemin tracé par Louis Ruffieux et ses prédécesseurs», relève l’éditeur Thierry Mauron, directeur du groupe Saint-Paul.
Avec ce journaliste de 45 ans, formé à «La Liberté», c’est un habitant de la ville de Fribourg, où il vit depuis son enfance, qui va reprendre les rênes de la rédaction.
Le journalisme? Pour lui aussi, un rêve de gosse qui s’est réalisé. Et «La Liberté»? «Je suis marqué par la culture maison et je suis fier d’être sorti de ce moule-là», confie-t-il volontiers.
Historien de formation issu de l’Université de Fribourg, dont il est licencié ès lettres, marié et père de quatre enfants, Serge Gumy a mis son talent tant au service de la presse écrite que de la radio. Pour le compte de la Radio Suisse romande de 2001 à 2007, il a été successivement correspondant parlementaire au Palais fédéral, producteur du «Journal de 12 h 30», puis producteur délégué de l’émission politique phare «Forum».
De ces années radiophoniques, le Fribourgeois conserve le goût du débat et de l’art oratoire, encore que l’étudiant de l’époque parlait déjà avec éloquence dans le poste de Radio Sarine, puis de Radio Fribourg comme commentateur sportif. Entre 2007 et 2009, ce meneur d’hommes à la curiosité et à l’enthousiasme contagieux a dirigé la rubrique suisse de «24 heures» et de la «Tribune de Genève». Ce parcours professionnel lui permet d’embrasser large à l’échelle romande et suisse.
De nouveaux habits
Et voici cet esprit vif de retour au bercail, en 2010, pour coiffer un temps la casquette de chroniqueur parlementaire, puis celles de chef de rubrique (1er Cahier, pages internationales, nationales, économiques et Gros Plan) et aussi, il y a trois ans, de rédacteur en chef adjoint.
S’il s’inscrit dans la continuité d’une ligne éditoriale qui privilégie la qualité et l’intérêt général, le futur rédacteur en chef n’en a pas moins l’intention d’imprimer son empreinte personnelle. Ça tombe bien: il lui revient en particulier de mener à bien la nouvelle formule graphique - chantier initié il y a peu - et de plancher sur les défis qui attendent le journal.
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