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Louis Ruffieux

Pétards mouillés

Editorial • Pour son dernier éditorial, Louis Ruffieux commente le travail de l'UDC et souhaite «que le parti nationaliste devienne patriote, qu’il redonne la primauté à l’intérêt général du pays plutôt qu’à la conquête du pouvoir à tout prix.»

«La Liberté» voue beaucoup de moyens et d’énergie à suivre ce club phare et ô combien fédérateur, qui fait vibrer tout le canton, note Louis Ruffieux.

Louis Ruffieux

Louis Ruffieux

30 juillet 2015 à 20:47

Et si, à l’occasion de la Fête nationale, on assortissait l’interdiction des feux d’une limitation des pétards mouillés lancés dans le ciel préélectoral de l’automne? Champion de la pyrotechnie qui fait long feu, le président de l’UDC, premier parti du pays, affirme que la menace essentielle pesant sur la Suisse serait des «accords internationaux» et des «juges étrangers»… Debout, Guillaume Tell, défie Gessler! Pas sûr que, cette fois, Toni Brunner convainque les chefs d’entreprise et leurs collaborateurs, confrontés, eux, au problème réel de la force du franc et aux incertitudes nées de l’initiative «contre l’immigration de masse».

Pour la Suisse, la vraie menace n’émane pas de l’étranger. Elle réside dans la constante dégradation de la concordance politique à laquelle le pays doit une exceptionnelle période de stabilité et de prospérité. Cette quête du consensus est sans cesse pilonnée par l’UDC, qui se présente comme la seule force d’opposition alors qu’elle peut s’appuyer sur le plus fort groupe de députés à Berne et sur une présence au Conseil fédéral. L’UDC contre tous? L’analyse des décisions parlementaires montre une réalité fort éloignée de cette vision polarisée du monde politique. Les majorités obéissent à des géométries variables, y compris celle qui réunit parfois le PS et l’UDC - pour couler la réforme de l’armée, par exemple.

Ce qui mine le système, c’est encore la disqualification récurrente, par l’UDC, des autres partis, et son opportunisme sans limite sur des sujets d’importance comme l’asile ou nos relations avec l’Europe (dans son prêche du 1er Août, M. Brunner loue… les accords bilatéraux!).

Il suffirait, en somme, pour que perdure un régime qui a fait ses preuves, que le parti nationaliste devienne patriote, qu’il redonne la primauté à l’intérêt général du pays plutôt qu’à la conquête du pouvoir à tout prix. Tel est l’espoir caressé par le rédacteur en chef dans son dernier éditorial. L’occasion de chaleureusement vous remercier, chers lectrices et lecteurs, de votre fidélité, de vos encouragements et critiques, et de vous inviter à réserver le meilleur accueil à Serge Gumy, nouveau rédacteur en chef. Nous nous retrouverons ailleurs dans ce journal qui nous est cher, si vous le voulez bien. Bonne Fête nationale!

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Editos

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