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Louis Ruffieux

La fiscalité et la pomme de terre


25 février 2015 à 17:47

Pour illustrer un petit traité de l’inconstance en politique, quoi de mieux que les volte-face, les pirouettes rhétoriques et les grincements de girouette autour de l’exonération fiscale des allocations familiales? Avant de voter pour ou contre l’initiative «Aider les familles!», le 8 mars, essayons d’y voir plus clair. Alors, qui pense quoi à ce sujet dans le microcosme politique? Eh bien, ça dépend des jours…

Pour appuyer son initiative, le Parti démocrate-chrétien ne peut guère compter que sur une alliée tardive, l’UDC, qui la soutient devant le peuple après l’avoir combattue au parlement. On entend ainsi des élus UDC qui ont voté «non» à Berne prôner le «oui» désormais… Opposants déterminés à la défiscalisation des allocations: les socialistes, qui étaient eux plutôt favorables à l’idée au début du processus parlementaire. Ils ont aussi viré. A leurs côtés, dans le camp du refus, les chrétiens-sociaux. Tiens! Naguère, n’était-ce pas eux qui avaient lancé une motion au Grand Conseil fribourgeois pour exonérer les allocations? Ils avaient perdu, malgré… l’appui socialiste. Et qui ne voulait pas de ce geste pour les familles? On vous le donne en mille: le PDC!

Ce bal donne le tournis. Il est révélateur du malaise que suscite une fausse bonne idée. De prime abord, l’exonération des allocations familiales apparaît comme un vrai soutien aux familles. Mais quand on gratte un peu, on voit que l’aide la plus importante irait à ceux qui n’en ont pas vraiment besoin et que ces largesses creuseraient, dans les caisses publiques, un gros trou qu’il faudrait bien combler.

Contrairement à la pomme de terre, la fiscalité n’est pas bonne à tout faire. Elle est rarement un instrument pertinent au service de la politique sociale… ou environnementale: l’autre initiative soumise au peuple le 8 mars veut remplacer la TVA et ses 22 milliards de recettes annuelles par des taxes massives sur les énergies non renouvelables. L’affaire est si improbable que ses promoteurs se déclareront satisfaits si leur texte recueille 20% d’approbation. Décevons-les.

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Editos

Pétards mouillés

Editorial • Pour son dernier éditorial, Louis Ruffieux commente le travail de l'UDC et souhaite «que le parti nationaliste devienne patriote, qu’il redonne la primauté à l’intérêt général du pays plutôt qu’à la conquête du pouvoir à tout prix.»