Pierre Perroud, Ménières
25 janvier 2024 à 13:45
En 2022, Pro Senectute révélait qu’en Suisse «300 000 personnes âgées vivaient au niveau du seuil de pauvreté, voire en dessous». En 2024, c’est pire. Et pour les futurs vieux, encore pire. Face à cette misère, le parlement reste insensible, flagorneries mises à part. En mars 2023, une majorité de députés a férocement refusé d’augmenter l’AVS de 7 francs par mois (23 centimes par jour). Les mêmes approuvaient lestement une garantie de 200 milliards pour UBS.
Le vote pour un 13e mois AVS approche. Dans ce pays qui «affiche la plus forte densité de super-riches au monde» (déjà en 2012, selon la RTS), les castes de nantis agitent l’habituel épouvantail de la pression sur les salaires et la TVA, esquivant le sujet d’une répartition plus équitable des impôts. Un compagnon de randonnée, banquier redoutablement intelligent et sarcastique, me disait: «Le hoi polloi (la populace), on lui fait simplement «Hou!» il a peur et il vote correctement.»
Les pourfendeurs traditionnels de la solidarité répugnent à sauver les vieux du dénuement. Nombre de contribuables retraités ont usé leur vie pour entretenir les systèmes de santé, écoles et universités, routes et rail, poste et télécommunications. Mais l’enrichissement démesuré de quelques-uns, accru grâce à la manipulation des prix à la hausse, condamne beaucoup d’autres aux privations. L’initiative devrait permettre d’atténuer un peu cette injustice. Cerise sur le gâteau: contrairement aux milliards qui filent à l’étranger, les rentes AVS sont généralement réinjectées dans l’économie locale.
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