Marinette Jaquier, Châtonnaye
26 janvier 2024 à 14:45
La lettre de Claude Rossier (13.1), «Des violences jadis à l’école», a réveillé de douloureux souvenirs liés à l’enfance. Dans mon école dans la Broye, j’ai vécu l’horreur avec un instituteur au primaire. C’est un traumatisme qui me poursuit encore aujourd’hui, plus de soixante ans après. J’étais terrorisée à l’idée d’aller à l’école et chaque jour était un vrai calvaire. J’y allais la peur au ventre et cela durant deux ans.
Il me terrifiait dès le début des cours d’arithmétique. J’avais si peur que je me faisais toute petite, espérant qu’il m’oublie pour une fois. Il prenait un malin plaisir, pour ainsi dire sadique, à m’interroger sachant que j’étais faible dans cette branche. Il se mettait derrière moi en disant tout haut «Qui va répondre? Mais demandons à la plus douée!» Comme je ne savais pas et ne pouvais pas répondre, il me frappait dans la nuque, me faisait aller devant le pupitre et là il prenait mes deux joues entre ses mains et me frappait la tête contre le tableau noir. Je m’étais plainte à mes parents, mais hélas à l’époque l’instit avait tous les droits!
Je suis marquée à jamais, car je n’ai jamais progressé en arithmétique et chaque fois que je dois compter, je pense inexorablement à lui. Son image est gravée en moi: vêtu d’une blouse bleue, il était chauve, se rongeait les ongles et ses mains sentaient le tabac. Il est décédé, mais je ne lui pardonnerai jamais.
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