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Courrier des lecteurs

Courrier des lecteurs. Un seul arbre vous manque en ville et tout est déboisé


Françoise Vonlanthen, Fribourg

Françoise Vonlanthen, Fribourg

4 juillet 2024 à 11:35

Temps de lecture : 1 min

Un hêtre (ou un tilleul, un chêne, un frêne ou un bouleau) vous manque et tout est déboisé. Un arbre en ville disparaît et c’est l’ami du matin qu’on salue, sous lequel on s’abrite parfois qui disparaît. C’est un familier qui ne vous accueillera plus quand, morose, vous rentrez du travail. C’est une douloureuse absence béante pour les locataires de ses branches, déplacés avec violence à coups de tronçonneuse. C’est un bruissement réconfortant remplacé par des vrombissements. C’est une chanson murmurée qu’on n’entendra plus qu’au passé: auprès de mon arbre, je vivais heureux. C’est une page de poésie arrachée.

«Passant,/ regarde ce grand arbre/ et à travers lui/ il peut suffire./ Car même déchiré, souillé,/ l’arbre des rues,/ c’est toute la nature,/ tout le ciel,/ l’oiseau s’y pose,/ le vent y bouge, le soleil/ y dit le même espoir malgré/ la mort./ Philosophe,/ as-tu chance d’avoir l’arbre/ dans ta rue,/ tes pensées seront moins ardues,/ tes yeux plus libres,/ tes mains plus désireuses/ de moins de nuit?» (Yves Bonnefoy).


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